Le lait paternel - Livre 2 : Sous la surface
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 02 Février 2024
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario et dessin : Uli Oesterle

Les descentes sont toujours une chose, généralement faciles du haut de la montagne, amères sur l'échelle sociale, surtout lorsqu'on a mené une vie sur la voie rapide, comme Rufus Himmelstoss. Mais ce bon vivant et fêtard a aussi poussé l'irresponsabilité à l'extrême : Négligé sa femme et son enfant, provoqué un accident en état d'ébriété qui a coûté la vie à une famille, pris la fuite et atterri sous les ponts. Il y est toujours, en 1977, lorsque la police le recherche en la personne de la zélée Harriet Möller, qui ne veut tout simplement pas accepter que le délit de fuite n'ait jamais été élucidé. Harriet tape tellement sur les nerfs de ses supérieurs qu'elle est suspendue, tandis que Rufus doit mener une lutte acharnée pour survivre dans la rue. Sous le pseudonyme de Roland Herzig, il finit par trouver refuge dans une soupe populaire, où son compagnon d'infortune Börni (architecte dans une autre vie, puis tombé en panne à cause de problèmes familiaux) le prend sous son aile et l'exhorte à faire amende honorable dans la mesure du possible. En proie à des pertes de mémoire et à des flashbacks de la nuit fatidique, Rufus se remet effectivement un peu sur pied et aide Börni à organiser des repas pour la soupe populaire, où personne d'autre qu'Harriet ne travaille désormais. Un an plus tard, il parvient même à réunir un peu d'argent en collectant des bouteilles consignées, qu'il envoie anonymement à sa femme Conny, qui cumule plusieurs emplois pour subvenir à ses besoins et à ceux de leur jeune fils Victor. Un jour, Rufus prend son courage à deux mains et aborde Conny dans le bar où elle est serveuse - et se fait aussitôt rembarrer...

Dans la deuxième partie de son roman graphique autobiographique sur les péchés des pères, Uli Oesterle combine à nouveau de façon magistrale des périodes parallèles et des réseaux de relations : l'histoire du père Rufus absent est entrelacée - également en bleu - de scènes avec Victor, devenu adulte, qui boit comme son père et ne fait pas vraiment un chef de famille responsable. Lors d'une randonnée en montagne, le dessinateur de BD, qui a pour ainsi dire la tentation de sa création nommée "Ulrich" (qui ressemble tout à fait à Oesterle), se met en danger, lui et son fils Bela, dans un mélange d'insouciance et de gueule de bois, lorsqu'il se trompe complètement sur le Schlern, le temps et sa forme. Dans quelle mesure le fils peut-il évoluer différemment du père, dont l'irresponsabilité a jeté une ombre sur la famille ? Les scènes du petit Victor, abandonné, qui rassemble dans sa chambre d'enfant tous les insignes de la fin des années 70 et qui se réfugie également dans les bandes dessinées - dont le numéro 1 de "Spinne" des bienheureuses éditions Condor, en vente dans les kiosques en 1980, reproduit fidèlement par Oesterle - sont particulièrement émouvantes. Oesterle réussit ici une nouvelle fois le tour de force de présenter un sujet profondément tragique et lourd de sens avec juste ce qu'il faut d'humour et de sous-entendus pour rendre les événements divertissants malgré leur gravité - sans oublier la couleur locale munichoise, bouteille de la bonne bière Augustiner (que nous appelons toujours "Landbier") comprise.

VERDICT

-

Le lait paternel est une histoire émouvante des années 1970 qui vise directement le présent. Les personnages sont crédibles, le dessin est réussi - un morceau de littérature recommandable. Nous sommes impatients de connaître la suite de la saga de ce père qui veut corriger ses fautes.

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