Sur la côte californienne ensoleillée, la disparition d'un nourrisson et d'un pêcheur déclenche une recherche effrénée de la police, à l'issue de laquelle les deux malheureux sont retrouvés avec leurs misérables dépouilles horriblement mutilées. Un océanographe expert émet l'hypothèse de la présence dans les fonds marins d'un énorme être vivant aux formes tentaculaires, qui aurait grossi démesurément suite à des travaux spéciaux effectués sur les fonds marins par un entrepreneur peu scrupuleux. Les morts mystérieuses se succèdent et impliquent aussi étroitement l'océanographe, dont la jeune femme est littéralement engloutie et phagocytée avec son bateau par l'être monstrueux qui, bien que de façon encore fugace, commence à se faire remarquer par ses formes ressemblant à celles d'une énorme pieuvre. Même les marques de ventouses sur les corps mutilés retrouvés excluent l'action d'un requin, mais cela ne suffit pas pour que les autorités du lieu touristique le plus célèbre des environs, Solana Beach, décident d'annuler la fameuse régate annuelle des jeunes. Il s'avère que la pieuvre géante est devenue folle à cause des ultrasons provenant des travaux de construction du tunnel sous-marin, et bien que la régate parvienne à être suspendue à cause de l'attaque du monstre, ce seront deux orques entraînées par l'océanographe tenace qui finiront par éradiquer cette monstrueuse menace.

Réalisé par un cinéaste tenace et imaginatif comme le Grec d'origine égyptienne Ovide Gabriele Assonitis dans les années 70 et 80, qui signe ici Oliver Hellmann pour faire plus cool, "Tentacules" est une nouvelle tentative - impeccablement emballée d'ailleurs - de produire en Italie ses propres blockbusters américains, truffés de stars de premier plan et strictement made in USA : John Houston, un nom récurrent dans les productions d'Assonitis, ainsi que Shelley Winters, Henry Fonda, Bo Hopkins, et notre Delia Boccardo, engagés dans un mauvais film de pure rentabilité économique qui, malgré sa grossièreté et en copiant les grands classiques du film catastrophe des Dents de la mer à Orca/Tintorera, tous devenus des symboles de ces années-là, se laisse regarder avec un certain effet de nostalgie sinistre. Bien sûr, les images relatives au monstre paraissent aujourd'hui vraiment risibles, voire carrément insupportables, et le combat final entre les orques et la pieuvre est vraiment ridicule, digne de certaines solutions de tournage à la Ed Wood.  Il faut apprécier les excellentes scènes sous-marines, la scène de la régate, la très bonne Shelley Winters toujours à la hauteur même dans un petit rôle comme celui-ci. Les différentes histoires des personnages qui s'entrelacent le long des vicissitudes de la pieuvre sont bien dessinées et montées, ce qui rend le film agréable, sans jamais relâcher la tension. La bande-son est magnifique, et apporte sans aucun doute l'étoile supplémentaire qui fait passer le film du statut de suffisant à celui de bon.