A l'origine, Thérèse Desqueroux est l'adaptation d'un livre de François Mauriac, mettant en scène une anti-héroïne pour le moins tourmentée, et face à une époque peu favorable à la condition féminine. Nous sommes en effet dans les années 1920. Dans les Landes, on arrange les mariages pour réunir les terrains et allier les familles : Thérèse Larroque devient ainsi Madame Desqueyroux. Bien qu'elle ne se soit pas mariée par amour mais par convention, cette alliance ne l'embarrassait guère jusqu'à ce que sa belle-sœur tombe follement amoureuse, et qu'elle la jalouse amèrement. Dès lors, cette jeune femme aux idées avant-gardistes ne respectera plus  les conventions ancrées dans la région et pour se libérer du destin qu’on lui impose, Thérèse tentera tout pour vivre pleinement sa vie, même si pour cela, elle doit mettre en péril sa situation aisée, son rang, se fâcher avec une large partie de sa famille, voire penser à supprimer son époux ...

L'atmosphère délétère du livre est bien rendue, la maison, la campagne, la bourgeoisie bête et possessive : Tout est là les acteurs expriment bien leurs caractères : les gros plans du visage d'Audrey Tautou en disent plus long que ses (rares ) propos.. Lellouche joue a merveille le hobereau conservateur plus attaché à ses biens au qu'en-dira-t-on de la famille qu'à sa jeune épouse : il tire mieux la perdrix que son coup. Néanmoins, certaines scènes auraient mérité un traitement plus fort pour rendre toute la complexité du récit, et l'absence cruelle de tension installe beaucoup trop de longueurs dans le film. Rien de dramatique cependant. Les paysages de la région bordelaise sont admirablement rendus avec une image nette et précise (2.35), et une bon son (DD 5.1)