Carrie Bradshaw, Miranda Hobbes et Charlotte York-Goldenblatt sont de retour et ont la cinquantaine.
"Sex and the City" a été diffusée sur HBO pendant six saisons de 1998 à 2004 et a donné lieu à deux autres films de cinéma et pourquoi pas ? Après tout, la série avait un grand nombre de fans et se réjouissait d'un énorme enthousiasme. Plus de 20 ans plus tard, on s'est dit qu'on allait prendre le train en marche et faire un revival de la série en l'appelant "And Just Like That...". Pour être honnête, il faut dire que les premiers doutes sont apparus dès le titre. Des doutes sur la nécessité d'un nouveau titre alors que l'essence de la série devrait être et rester la même. Nos doutes se sont renforcés au fur et à mesure que l'on apprenait de nouveaux détails sur la direction que l'on prendrait avec "And Just Like That...". On savait depuis longtemps que Kim Cattrall ne reprendrait pas son rôle de Samantha Jones et on peut dire, après coup, qu'on ne peut pas lui en vouloir. Mais reprenons les choses dans l'ordre. En 20 ans, il se passe beaucoup de choses, on change soi-même et certaines choses aussi, et comme nous parlons ici de la suite de "Sex and the City", il s'agit de la vie de couple et de la vie sexuelle. Ce n'est pas une mauvaise chose - non, c'est même génial - de rester dans l'air du temps dans les séries, mais cela dépend aussi de la manière dont on l'intègre dans les séries et de quelle manière ou si on obtient une explication. Dans "And Just Like That...", on n'a pas réussi à faire ça super bien, nous avons même été parfois très frustré par le 'comment' et c'est vraiment dommage. Avec le début et la mélodie d'introduction bien connue, nous avions quand même l'espoir que cela passe mieux en images que sur le papier - ce qui n'a malheureusement pas souvent été le cas et c'était bien qu'il n'y ait eu que dix épisodes dans la première saison.
Au fil des années, on change et les choses changent autour de nous. La série mère avait prouvé, en particulier dans le cas de Miranda, que les points de vue et les attitudes pouvaient changer et qu'elle était devenue, à la fin de la série, une mère et une épouse aimante qui avait compris ce sur quoi elle voulait se concentrer. Nous attendions vraiment avec impatience de revoir Miranda et on comprenait parfaitement certains points et souhaits, mais finalement les explications et les développements s'avèrent tirés par les cheveux et mal présentés. Dans la suite, une grande importance a été accordée à la diversité, ce qui n'est pas une mauvaise chose, mais les auteurs et Cynthia Nixon ont tout simplement mal présenté des faits importants et réfutables. Par exemple, pourquoi Miranda a épousé Steve Brady (David Eigenberg). Alors que dans "Sex and the City", ils se sont mariés plus tard après la naissance de Brady (Niall Cunningham) et par amour, on a voulu nous faire croire dans la suite qu'ils ne s'étaient mariés que pour leur fils, ce qui est tout simplement faux. On a également orienté Miranda dans une direction qui s'est avérée compréhensible à plusieurs reprises, mais qui n'a pas été bien pensée. En fin de compte, on a seulement essayé ou même voulu forcer Che Diaz et donc Sara Ramirez à être plus présents et surtout à être une sorte de chouchou des fans, parce qu'avec elle, on a tout de suite un personnage non binaire dans la série, mais qui a vite perdu sa sympathie et a tout de suite entraîné Miranda avec elle.
Dans ce contexte, nous avons davantage apprécié l'intégration de personnages non-binaires chez Charlotte et sa fille Rose Goldenblatt (Alexa Swinton) et plus tard chez Rock. Certes, Charlotte a souvent été présentée comme un peu agaçante et déstabilisante, mais c'était aussi le cas dans "Sex and the City" et c'est donc acceptable. Les auteurs avaient mieux procédé avec Rock, parce qu'elle est justement une adolescente qui doit encore se trouver. Et à propos de trouver. Charlotte a rencontré une amie en la personne de Lisa Todd Wexley (Nicole Ari Parker), avec qui nous aurions effectivement souhaité plus d'interactions, car Nicole Ari Parker s'intègre bien au casting. Il y a également eu une nouvelle amie pour Miranda, mais là aussi le matériel donné à Nixon et Karen Pittman dans le rôle de Nya Wallace était tout simplement too much et cela donne l'impression que l'on voulait trop bien faire et que l'on se disait peut-être que l'on allait mettre toutes les nouveautés des 20 dernières années dans cette première saison et que tout le monde serait content. Ce n'est pas du tout le cas. Enfin, Carrie a longtemps été quelqu'un de beaucoup trop survolté et centré sur lui-même. Il faut avouer que son évolution est sensible dans "And Just Like That...". Ses storylines s'avèrent plus réfléchies, même si le destin de Big (Chris Noth) est assez stupide et que l'histoire avec Stanford Blatch (Willie Garson) n'apporte pas grand chose. Certes, en raison du décès de Willie Garson, il est tout à fait compréhensible que l'on voulait une conclusion pour lui, et une conclusion qui ne correspond pas à la réalité, mais qui ne correspondait pas au caractère, pas plus que pour Samantha. "And Just Like That..." n'est vraiment pas une réussite et comme on sait qu'il y aura une deuxième saison, il faut qu'espérer que l'on améliorera beaucoup de choses de la première, car sinon on aura détruit un héritage et ce serait très dommage.
VERDICT
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Parfois, il vaut mieux ne pas suivre toutes les tendances ou prendre le pouls de l'époque, car cela ne peut pas être bon et, sans doute "And Just Like That..." a subi ce sort et il aurait mieux valu en rester à la saison 1, même si, en ce qui concerne Steve et Carrie, il y a vraiment de superbes débuts d'amitié que nous aimerions bien voir, mais qui ne suffiront pas à faire une très bonne deuxième saison.