Tirer sur n'importe qui.

Développé par Duoyi Network et édité par leurs soins en synergie avec 505 Games, Gunfire Reborn est un FPS avec des éléments de roguelike et de jeu de rôle mettant en scène des animaux anthromorphes dangereusement armés et prêts à faire des massacres et à consommer des quantités incalculables de balles. Soyons honnêtes, narrativement parlant, Gunfire Reborn ne s'applique pas du tout. Il n'essaie même pas de raconter une histoire. Oui, il y a des dialogues de temps en temps, et oui, il y a une sorte de prologue, mais ce n'est qu'un prétexte pour conduire le protagoniste (le premier des six autres personnages à débloquer plus tard dans le jeu) dans une séquence de donjon pleine d'ennemis à abattre et de trésors à collecter. On tire donc sur tout le monde, on interagit avec des marchands anonymes tous semblables et on améliore le héros du jour dans l'espoir de traverser toutes les zones du donjon et de découvrir le trésor final (en passant, bien sûr, par une série de boss de fin de zone infaillibles). Dans tout cela, si la narration est oubliable et presque totalement absente, ce qui ressort, c'est le choix, principalement stylistique et esthétique, de fusionner héros, environnements et ennemis avec la mythologie et le folklore chinois. Rien d'innovant ni de particulièrement époustouflant, mais cela réussit à sa manière à donner une vague identité à un titre qui peine à se faire remarquer.

Si narrativement, Gunfire Reborn n'essaie même pas, ludiquement, pad en main, le titre peut même être addictif. Tout cela grâce à un système de jeu qui n'est pas innovant (même pas un peu) mais efficace. En y jouant, il est inévitable de percevoir des halos de Borderlands, notamment à cause de la façon dont les capacités des différents héros sont structurées (chacun ayant ses propres compétences à améliorer d'un run à l'autre). Mais le grand gagnant est le gun-play qui, bien que peu précis, est amusant, fait du bruit, fonctionne et donne pas mal de satisfactions. La clé du succès est la fluidité et la rapidité de l'action à l'écran qui ne ralentit presque jamais, malgré un nombre généreux d'ennemis à l'écran. Et en parlant de " tir ", Gunfire Reborn propose une quantité d'armes décidément très vaste, qu'il est amusant de maîtriser et de changer de temps en temps (non seulement des armes à feu, mais aussi des éléments magiques aux effets dévastateurs). Tout comme il est conseillé de changer de héros de temps en temps, afin de modifier l'expérience de jeu grâce à des compétences assez variées qui offrent des avantages différents et intéressants.

Un concept dynamique mais répétitif.

En parlant de capacités, chaque héros a à sa disposition trois branches pleines de capacités qui seront cependant débloquées de manière presque aléatoire. Dans le détail, le jeu nous proposera trois compétences (de n'importe quelle branche) et nous ne pourrons en choisir qu'une seule parmi ces trois. Une manière de rendre aléatoire même la croissance du héros lui-même d'une manière intéressante et intrigante. Ainsi, en plus des armes, qui seront bien sûr toujours disponibles au hasard, nous aurons également des compétences dictées par le hasard (même si c'est de manière relative). Décider des armes à porter et des capacités à débloquer fait partie de l'aspect stratégique du titre qui, rappelons-le, est un roguelite. Cela signifie que l'ascension à sens unique n'en est qu'une et que si vous mourez, vous devrez recommencer depuis le début. De plus, en cas de décès, toutes les capacités de branches débloquées, les montées de niveau, les objets et les armes collectés seront réinitialisés. Vous recevrez cependant une quantité d'expérience que vous pourrez dépenser pour la croissance passive et stable de votre héros.  En plus d'abattre n'importe quel ennemi et d'avancer vers la sortie, vous pouvez également dénicher des artefacts pour obtenir des bonus supplémentaires, des objets et des armes supplémentaires, ainsi que les éternelles pièces de monnaie. Ces dernières seront très utiles pour faire des achats chez les différents marchands ou améliorer les armes chez le forgeron (tous deux se trouvent dans les zones de jeu de manière évidemment aléatoire). En ce qui concerne le monde du jeu, il s'agit de quatre zones divisées à leur tour en 4-5 sections. Chaque zone est assez différente des autres, mais les sections de chacune sont très similaires, avec des ennemis et des objets qui se répètent à l'infini.

Ceci, combiné à un gameplay au cadre cyclique, peut créer un sentiment de monotonie non négligeable qui pourrait aliéner ou fatiguer ceux qui ne sont pas familiers avec le genre. Mais c'est tout le contraire pour les amateurs du genre. Ici, vous trouverez un défi croissant, avec des combats de boss assez satisfaisants et variés et des hordes et des hordes d'ennemis qui, bien que n'étant pas brillants en termes d'IA, fourniront un défi décent, surtout s'ils sont présents en grand nombre. Mais le plaisir de Gunfire Reborn, comme d'ailleurs celui de Borderlands, est d'autant plus grand que le nombre de joueurs augmente. C'est pourquoi le mode multijoueur (en ligne jusqu'à quatre joueurs) s'avère pratiquement parfait pour ce type de jeu, réussissant presque à surmonter la plupart des défauts. Le style graphique de Gunfire Reborn, qui rappelle vaguement celui d'une bande dessinée, fonctionne raisonnablement bien pour les personnages et certains ennemis, tout en se perdant dans les environnements. Certains de ces derniers sont terriblement anonymes, dépouillés, peu détaillés et inévitablement répétitifs (compte tenu également de la nature procédurale de la composition des différentes zones), quand ils ne sont pas carrément laids. Le son n'est pas mauvais et ne brille pas beaucoup, remplissant sa tâche sans infamie ni éloge. En revanche, les effets sonores des batailles sont meilleurs, satisfaisants et fonctionnels pour l'expérience. A noter la présence de sous-titres en français, alors que le potentiel de la dernière génération de console de Sony n'est pas pleinement exploité. Il est vrai que le jeu est encore cross gen comme beaucoup de productions de nos jours.