En Guadeloupe, Blanche Gardin préside un concours de sosie consacré à Michel Houellebecq. Michel s’y rend, mais des évènements imprévus vont plonger notre duo au cœur d’une intrigue rocambolesque...

Tout comme le générique de fin durant lequel défilent uniquement les noms des comédiens (les techniques & les administratifs le sont mais en accéléré dans le générique du début), ce dernier opus de la trilogie avec Michel Houellebecq est surprenant et bien décalé. Ne surtout pas chercher une quelconque cohérence dans cette fable loufoque. Puis se laisser embarquer par les aventures hallucinogènes et “rhumesques” de cet écrivain édenté et flegmatique parti retrouver en Guadeloupe l’humoriste désopilante et ultra perchée Blanche Gardin. Ce duo, que tout oppose, a fait le déplacement depuis la métropole pour participer comme juré au “Concours du meilleur sosie de Michel Houellebecq”… Chacun est assisté de son agent-nounou-garde-du-corps bien embarrassant. En filigrane de cette comédie potache, grolandesque et emplie d’autodérision, se trame un discours dénonciateur sur l’esclavage, le colonialisme, les béquets, la langue créole, les ravages du chlordécone et les visées indépendantistes de l’île papillon. Pas sûr a priori que l’Office de Tourisme de Pointe-à-Pitre fasse la promotion de ce docufiction hautement corrosif ! La première demi-heure est effectivement un régal d'inventivité, d'insolence et de drôlerie folle et l'on se dit que l'on tient là peut-être la comédie de l'année. Blanche Gardin fait mouche à chacune de ses répliques, Michel Houellebecq est fidèle à lui-même, totalement désabusé, et les seconds rôles interprétés par Luc Schwartz et François Monier ne sont pas en reste. Les apparitions de Jean-Pascal Zadi, Françoise Lebrun et Gaspar Noé sont également un régal ! Puis, le film s'embourbe petit à petit à cause d'un scénario qui n'est pas assez riche pour tenir sur la longueur et qui finit par tourner dans le vide, durant un dernier quart assez ennuyeux.