Scénario : Yves Sente
Dessin : André Juillard
Nous sommes à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les photos de deux alpinistes britanniques assassinés montrent que des roquettes sont déployées dans l'Himalaya. Le capitaine Blake, qui vient de sauver les Chambres du Parlement à Londres d'une attaque allemande dans le prototype du Golden Rocket, est détaché dans une base secrète à Scaw Fell pour y travailler, grâce à son héroïsme et à la menace de la Troisième Guerre mondiale, sur des armes secrètes. Dans un décor fidèle à la manière dont Jacobs l’a dessiné à l’époque, il retrouve - by Jove! - son vieil ami Philip Mortimer, qui, en plus de bricoler les Golden Rockets et les fausses balises sous-marines, prépare les premiers plans de l’arme ultime, l’Espadon. À la base MI6 de Bletchley, où le service d'espionnage britannique travaille également sur une accélération de la fin de la Seconde Guerre mondiale, tous deux rencontrent le «spécialiste des langues slaves» - good Lord! - le Colonel Olrik. Bientôt Olrik laisse tomber son masque et se révèle être au service des Mongols. Et bien sûr, il nettoie l'album sans entrave, de façon démoniaque - voilà comment il est - en train de rire: ah ah ah! Malgré les efforts d'Olrik, assistés par des hommes de main perfides, les vieux garçons réussissent à mener à bien leur mission à Gibraltar, en Méditerranée, avec les balises sous-marines, distrayant ainsi les nazis d'une éventuelle invasion de la Normandie et la Seconde Guerre mondiale est rapidement terminée. En route pour la prochaine guerre mondiale !
"Je ne décris pas l'histoire, mais des vies", écrivait l'historien gréco-romain Plutarque dans ses Vitae Parallelae, et en particulier celles des Romains Anciens comme Jules César et Romulus et des Grecs Anciens comme Perikles et Alexandre le Grand. Vingt siècles plus tard, André Juillard et Yves Sente aiment aussi le faire avec les vieux Blake et Mortimer. Les deux auteurs ont une préférence pour démêler la vie du capitaine et du professeur : dans les Sarcophages du 6ème Continent, nous en avons appris plus sur leur jeunesse, dans Le Serment des Cinq lords sur le début de la carrière de Blake. Le Bâton de Plutarque se concentre sur la première rencontre entre nos héros et leur ennemi juré, plus précisément dans la période non écrite d'Edgar P. Jacobs juste avant la guerre avec le dictateur asiatique Basam-Damdu. C'est Juillard et Sente ? En tout cas, après leur précédent opus, la série est à nouveau forte, avec beaucoup d'action, des harnais de vol gracieux, une grande part d'espionnage et de trahison. Un peu égarés par les précédents albums de Juillard et Sente avec quelques héroïnes fortes, nous n'avons raté qu'une touche féminine ici. Ou cela aurait dû venir de Mme Benson, que nous connaissions jusqu'à présent comme la gouvernante de Blake et Mortimer, mais qui s'avère maintenant être la veuve d'un de leurs supérieurs. Nous savons immédiatement comment les gars se sont retrouvés sur Park Lane 99 bis. Avec l'espion mongol Zhang Hasso et un témoin laissé derrière lui à Scaw Fell, Juillard et Sente font un lien vers le reste de l'histoire, qui selon les auteurs laconiques peut être lu "bientôt" à la dernière page : Le secret de l'espadon.
VERDICT
-
Cet album se déroule avant le début des aventures de Blake et Mortimer. Il s'agit en effet d'un prologue à la série dont les événements décrits débouchent sur le secret de l'espadon.
Nous n'avons pas besoin d'attendre - et de commencer à relire les premiers livres de Jacobs avec beaucoup d'enthousiasme. Si c'était l'intention : nous disons, bravo messieurs, continuez !