XIVème siècle. Gaultier de Châlus se rend à Malval, la seigneurie de Thomas, son ancien compagnon d'armes. Accompagné du jeune Artaud qu'il vient de recueillir, le chevalier errant découvre un pays en ruines et il semble ne plus avoir envie de faire partie de cette époque sombre de l'histoire de France. Mais héros un jour, héros il restera, et il se retrouve souvent contraint à accepter des missions qui pourraient lui procurer une sorte de rédemption. Il faut dire que Gaultier a une spécialité très singulière, il chasse les créatures surnaturelles qui effrayent le Moyen-Âge. Après la traque d'un loup-garou, ce deuxième volume s'articule donc autour des harpies, des divinités de la dévastation et de la vengeance divine, qui dévorent tout sur leur passage. Elles ont un corps ailé d'oiseau et une tête de femme. Les trois séduisantes filles du comte de Marval semblent avoir quelque chose à cacher, de là à y voir un lien de cause à effet, Gaultier n'est pas encore prêt à franchir le pas.

Ce second tome reprend les ingrédients du premier tome, à savoir un lieu, un monstre, un morceau du passé de Gauthier. L'intrigue de Philippe Pelaez s'inscrit dans la parfaite réalité historique, avec des références qui plongent le lecteur dans cette époque tourmenté de l'histoire de France. Un glossaire en fin d'album replace d'ailleurs tous les événements dans leur contexte, et les créatures rencontrées sont essentiellement tirées du folklores moyenâgeux. Une histoire similaire à notre époque mettrait sans doute en scène des zombies. Ce mélange entre fiction et réalité s'en sort avec les honneurs, et le dessin d'Olivier Giraud s'avère toujours aussi réussi, malgré quelques personnages un brin statiques. Les couleurs directes renforcent l'ambiance, et donne une sorte de sensibilité picturale au récit.