La transsexuelle Marina et son ami Orlando, de vingt ans son ainé, sont amoureux, heureux, et construisent un avenir commun. Lorsque Orlando meurt soudainement, la vie de Marina se complique sérieusement. Elle n'a pas le temps de gérer son deuil, les médecins et la famille d'Orlando ont des doutes sur son rôle exact dans la mort de son compagnon. Alors qu'une enquête est en cours, sa belle famille - qui n'a jamais accepté la relation - l'exclut complètement. Elle n'est pas la bienvenue à l'enterrement, cependant, Marina ne se laisse pas simplement marginaliser et se bat pour son droit d'être elle-même.

Récompensé par le Prix du meilleur scénario au dernier festival de Berlin, Une femme fantastique est un film étonnant. Le réalisateur chilien choisit de nous présenter un sujet difficile à porter à l’écran et le concrétise pourtant brillamment. Les humiliations dont Marina est la victime, le manque de délicatesse de la part de la famille du défunt sont autant de perversions de la société bien pensante et peu tolérante de notre époque. Via une mise en scène particulièrement soignée, Sebastian Lelio parvient à nous tenir en haleine jusqu’à la fin du film (qui dure tout de même 1h44). En grande partie grâce à la prestation de Daniela Vega, elle-même transgenre. La jeune comédienne fait siennes les douleurs de son personnage atypique.