Après plusieurs d'années d'absence, Jacques (Jean Dujardin) rend visite à sa sœur Monique (Yolande Moreau) qui gère une communauté Emmaüs près de Pau. Les deux personnages sont aux antipodes, ce sont deux visions du monde qui s'affrontent : Si Monique brille dans sa simplicité et son bon sens, Jacques est une mauvaise personne qui ne pense qu'à s’enrichir. Mais comme lui commande sa sœur "commence par débarrasser ton assiette". Car ce petit frère est vraiment un condensé de stupidité avaricieuse, et son idée de génie pour être au top - et avoir enfin sa loge à Roland Garros - va créer des remous au sein de la communauté. Jacques tente de placer son projet avec une mesquinerie consommée et des formules creuses, des phrases toutes faites du style "tout ce qui ne tue pas, ne nous rend pas mort" ou invente des propos décalés que l’abbé Pierre "aurait pu dire." Mais quel est donc ce plan de génie ? Faire de la chirurgie esthétique low cost en Bulgarie !

Le film présente un scénario excentrique et gentillement décalé. La communauté Emmaüs de Lescar existe vraiment et c'est là que Benoit Delépine et Gustave Kervern ont tourné, ce qui donne au film une belle ouverture sur les compagnons. On retrouve du grand Kervern/Delépine, plein d'humour, de sensibilité, de gags, de personnages tous plus intrigants les uns que les autres. Ceux qui aiment Groland apprécieront, on est tout-à-fait dans le même esprit. Les prestations de Jean Dujardin (dans un magnifique contre-emploi) et Yolande Moreau sont brillantes, et les surprises finales, jubilatoires. Ce film est plein de trouvailles très drôles, à commencer par Jean Dujardin vêtu d'un manteau en peau de lapin année 70, une Dacia Logan customisée en limousine de luxe, un pédiatre centenaire rivé sur son fauteuil, sans oublier le voyage en Bulgarie plein de rebondissements.