Ceux d'entre vous qui sont fans des comics des années 90 connaissent sans doute le nom de Garth Ennis, l'auteur notamment de "Hellblazer" et "Preacher". Dans Crossed, Ennis a légèrement modifié le genre zombie. Pourquoi ? Parce que tout a déjà été fait avec les morts-vivants un million de fois. Quels sont ces ajustements ? Eh bien, pour commencer, il n'y a pas de zombies dans Crossed. Au lieu de cela, le monde a été frappé par une épidémie de peste qui laisse une scarification sur toute personne contaminée, une croix sanglante sur le visage. Une fois qu'ils sont touchés, les gens sont incapables de s'empêcher d'exprimer leurs pulsions les plus profondes, les plus sombres et les plus tordues. L'infection se transmet par les fluides corporels et est incurable une fois transmise. Ennis, toujours à l'affût, n'explique pas grand-chose mais permet aux personnages de comprendre la nature du "croisé". Tout ce que nous savons vraiment, c'est que les compétences et les connaissances que les gens avaient dans leur vie normale sont conservées après la transformation. Par exemple, un soldat ou un policier conservera toutes les compétences en matière d'armes à feu et de mécanique qu'il connaît, mais il n'utilisera ces connaissances que pour mettre en scène ses pensées les plus sombres.

Parce qu'il s'agit essentiellement d'une histoire de zombies/apocalypse, il n'y a pas grand-chose à résumer dans l'intrigue. Nous sommes immédiatement placés dans un groupe d'étrangers qui formeront le "groupe". Nous nous embarquons ensuite pour un voyage à travers le pays en compagnie de notre groupe. L'objectif est simplement de survivre. C'est un autre exemple de la maîtrise géniale d'Ennis de la simplicité narrative. Tout comme dans 'The Punisher', on ne nous dit que l'essentiel. Nos survivants n'ont pas l'intention de guérir tout le monde. Ils ont des enfants et des personnes handicapées dans l'équipe, de sorte qu'ils ont l'impression d'avoir des objectifs qui correspondent à leur situation. En plus de se vanter d'un grand récit simple, l'intrigue avance sur un chemin dentelé où nous sommes mis au défi de suivre les événements. Les personnages meurent hors des pages, les flashbacks ne sont pas annoncés et très peu de choses sont expliquées en détails. Cette simplicité narrative et cette impression de réalisme distinguent 'Crossed' de toutes les autres bandes dessinées et films de zombies. Ennis a été en mesure d'élaborer une approche très stimulante du genre qui rivalisera avec les premiers arcs de " The Walking Dead " et les films zombies de l'ère Romero.

Jacen Burrows s'occupe du dessin de Crossed. Il fait un excellent travail en créant à la fois le monde dérangé et la distribution colorée de personnages. L'imagination de Burrow est pleinement mise en valeur tout au long de la saga rééditée en intégrale chez Hi Comics. Ses environnements détruits et vandalisés travaillent en cohésion avec la vision d'Ennis. Ennis écrit sur la façon dont le monde s'est affaissé et le dessin de Burrow dépasse peut-être les images dans nos esprits. Burrows fait également un excellent travail de représentation de la distribution unique et de la dégradation de leur moral au fil du temps. Vous pouvez voir visuellement le désespoir à mesure que les personnages s'affaiblissent avec le temps. Souvent avec un écrivain aussi provocateur qu'Ennis, il faut un artiste tout aussi talentueux pour donner vie à sa vision. Heureusement, Jacen Burrows est bien meilleur que Steve Dillon dans cet exercice.