Moriarty tome 8 Plate-forme : Bande Dessinée Date de sortie : 21 Août 2020 Editeur : Développeur : Genre : Bande dessinée Multijoueur : Non Jouable via Internet : Non Test par Nic0078/10 Scénario : Ryosuke Takeuchi Moriarty (Yuukoku no Moriarty) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu onze tomes à ce jour aux éditions Shueisha. Chaque héros a son méchant. Et bien que, dans un certain sens, Sherlock Holmes ne soit pas un héros, il a aussi son ennemi juré, James Moriarty, le seul intellectuel capable de rivaliser avec le génie de Baker Street. Cette histoire est celle d'un mythe réinventé, avec Moriarty en tant que protagoniste principal, et explorant sa motivation à devenir le plus grand criminel que la Grande-Bretagne ait jamais connu. La trame commence par la scène la plus classique des affrontements entre Sherlock et son rival: le combat final au sommet des chutes de Reichenbach, lieu de la mort du professeur et qui était destiné à être également la tombe de Holmes. Le scénario de Takeuchi tente d’accorder la notoriété que mérite Moriarty, en séparant son ennemi juré de ce moment, et en utilisant la ressource de flashback pour commencer à nous révéler les origines d’un Britannique aussi mystérieux. Nous étions alors dans l'Angleterre de 1866, l'un des moments les plus importants pour l'empire britannique dans son histoire. Le monde colonial et la révolution industrielle étaient à leur apogée et, dans la société britannique, on pouvait déjà voir, dans toute sa dureté, cette hiérarchie de classes si extrême qu'elle régissait depuis toujours ses relations internes et externes, ce sentiment de supériorité de quelques-uns. La vie dans l'Angleterre du XIXe siècle n'était pas facile à moins d'être de noble lignée, un pourcentage ridicule de la population. Tout dans la vie d'une personne était déterminé par sa lignée, par sa couche sociale, et les frontières entre les classes étaient insurmontables, favorisant ainsi une discrimination insurmontable. Alors que l'on arrive à la fin de l'enquête sur Jack L'éventreur et qu'un coupable tout trouvé semble se profiler, une nouvelle partie d'échec s'engage entre le grand détective Sherlock Holmes et le Prince du Crime William Moriarty. Toujours aussi plaisant de retrouver ce duo s'affronter indirectement au travers d'énigmes et de faits. Évidemment de base, il serait normal de soutenir notre cher Holmes face au méchant, mais ce Shonen case les codes mis en place par Sir Arthur Conan Doyle et nous pousse à toujours plus apprécier et soutenir Moriarty. Oui les méthodes employées sont celle d'un criminel, mais au final la vérité triomphe et les victimes vengés, ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas dans notre société actuel. Et puis, on va pas se mentir, il est toujours aussi agréable de voir notre cher Holmes se faire manipuler et balader avec autant de facilité. Même si dans ce tome huit, il prend enfin la décision de passer à l'offensive. Il ne peut plus avoir un coup de retard ! Le final nous promet d'ailleurs de très bonne chose pour la suite des numéros et nous avons déjà hâte. Irene Adler demeure le personnage le plus intéressant de cette série. Seule femme au milieu de toute cette testostérone (alors oui, elle est aujourd'hui travestit en homme dans la peau de James Bond), elle se bat seule et montre qu'elle est bien meilleur que ses homologues masculins. Évidemment les dessins perfectionnés et hypnotiques de Miyoshi Hikaru ne sont plus à présenter tellement ils sont bons et rendent toujours plus additifs aux personnages et univers de ce manga. VERDICT-Moriarty joue avec les mythes et les événements historiques de la fin de l'ère victorienne et ne s'accroche pas seulement aux pierres angulaires posées par Doyle. L'affaire Whitechapel et celle du Yard sont closes ici, puis Holmes doit résoudre une affaire pour le professeur Liam de l'Université de Durham. Un récit quelque peu inhabituel dans le contexte d'une série - mais certainement pas sans importance pour les développements ultérieurs. |