Scénario et dessin : Philippe Aymond
Lady S. est le surnom de Shania Rivkas, Estonienne d'origine, mais employée de longue date de la CIA. C'est un peu par hasard qu'elle se retrouve dans cette aventure. Elle est en vacances à Bali avec sa tante de Tallinn, atteinte de la maladie d'Alzheimer. Elle y rend visite à un vieil ami, Doug Adams, un diplomate américain qui a été son amant. Ils partent tous les trois en excursion et, en raison du mauvais temps, Shania et sa tante ne vont pas à leur hôtel mais restent avec Doug. Lorsqu'ils sont à l'étage, Shania voit que la secrétaire de Doug, Celina, arrive en retard. Lorsqu'elle descend pour récupérer le sac de sa tante qu'elle avait oublié, Shania surprend la conversation entre Doug et Celina. Elle comprend immédiatement que Doug espionne pour les services secrets chinois. Elle appelle son ami Conrad à Washington et lui dit que Doug veut donner aux Chinois un disque dur contenant des informations sur tous les agents de la CIA dans la région. Conrad lui demande de voler le disque dur, ce que Shania réussit à faire le lendemain. Elle cache le disque dur. Mais Doug et Celina sont abattus par Tiger, un espion chinois qui cherche le disque. Il découvre que Shania doit l'avoir. Il tend une embuscade à Shania et sa tante dans leur hôtel, mais Shania riposte et tire sur le Tigre. Le personnel de l'hôtel est témoin de la fusillade et Shania est accusé de tirer sur des personnes au hasard. Elle est arrêtée. Lorsqu'il s'avère que les balles de la fusillade avec Doug et Celina provenaient de la même arme, Shania est accusée de meurtre et risque la peine de mort. Comment sortir de ce nid de frelons ?
Depuis l'épisode précédent, Lady S vie avec sa tante à Jakarta. La succession au scénario de Jean Van Hamme sur la série ne fut pas toujours facile pour Philippe Aymond. Après cinq albums, on peut dire qu'il a trouvé sa vitesse de croisière. Dans la gueule du tigre est une très bonne aventure de notre héroïne-espionne. L'histoire est bien construite sans pour cela déborder d'originalité. Et puis Shania Rivkas est un personnage tellement complexe. L'apport de nouveaux personnages récurrents comme sa tante aux troubles cognitifs de mémoire permet à l'auteur de jouer avec d'autres lignes de scénario et de mettre son personnage central encore plus en danger. Pour les dessins, rien à redire. Cela fait des années qu'Aymond assure vraiment sur ce point-là. Un bon épisode donc pour notre Lady S.
VERDICT
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Lady S. est devenu l'une des meilleures bandes dessinées sur les services secrets, en partie parce que le personnage principal n'est pas un super-héros tout-puissant irréaliste. Et parce qu'il y a aussi des questions importantes sur le plan personnel, elle reste un être humain de chair et de sang, pour autant que cela soit possible avec des personnages de bande dessinée. Encore un album qui vaut la peine.