"The Suicide Squad" est déjà la deuxième adaptation en prises de vue réelles des bandes dessinées mettant en scène la légendaire équipe d'antihéros. En 2016, la variante de David Ayer n'avait toutefois suscité que des réactions mitigées de la part de la critique et du public. La nouvelle version est signée James Gunn, qui s'y connaît en adaptations de comics et en super-héros. Il a en effet percé en 2014 avec "Les Gardiens de la Galaxie", un jeu d'aventure spatial aux couleurs vives qui a connu un grand succès au box-office. Par rapport à la première adaptation cinématographique d'il y a cinq ans, "The Suicide Squad" fait à peu près tout différemment - et c'est justement pour cette raison qu'il fonctionne si bien comme un mélange plein d'action, (auto)ironique et plein de clins d'œil, d'aventure de bande dessinée, de film de guerre et de comédie. Il y a d'une part l'interaction réussie et cohérente entre les différents personnages décalés, qui s'harmonisent bien mieux que dans "Suicide Quad". De plus, les relations entre eux sont beaucoup plus drôles et pointues, comme le montre entre autres la comparaison de bites établie très tôt entre les héros Bloodsport et Peacemaker.

De manière générale, les méchants bizarres et étranges, avec leurs spleens, leurs troubles du comportement, leurs extravagances visuelles et leurs super-pouvoirs déviants, constituent un grand attrait du film. De la capacité à commander des rats au roi du chantage aux cheveux longs et blonds, en passant par le tir de points rouges : dans "The Suicide Squad", il n'y a pas de héros impeccables et lisses aux pouvoirs fantastiques enviables, que l'on pourrait qualifier de particulièrement effrayants. En revanche, ils sont d'autant plus divertissants et déjantés. Les scènes de combat et d'action sont sanglantes et parfois très violentes. L'assaut de l'île, qui ressemble à un véritable massacre, en donne déjà un avant-goût - le réalisateur Gunn s'incline ainsi, tout comme l'ensemble de l'intrigue très simple, devant les films d'action et d'armée à un seul homme des années 80, peu exigeants mais vénérés, dont beaucoup avaient également pour cadre la jungle. De "Missing in Action" à "Rambo 2" en passant par "Predator".