Jeune homme, Harry Haft (Ben Foster) est déporté à Auschwitz au début des années 1940. Là, le surveillant SS Dietrich Schneider (Billy Magnussen) le pousse à participer à des combats de boxe contre des codétenus. Le vainqueur pouvait continuer à vivre - le perdant était tué. Dans l'après-guerre, Harry s'installe à New York, où il aspire à une carrière de boxeur professionnel et recherche son ancien amour, Leah (Dar Zuzovsky). Pendant ce temps, les combats de boxe font ressurgir les souvenirs traumatisants de Harry.

Le réalisateur Barry Levinson, né en 1942, a déjà produit plusieurs classiques modernes de l'histoire du cinéma, comme "Le Meilleur" (1984) avec Robert Redford, "Good Morning, Vietnam" (1987) avec Robin Williams, "Rain Man" (1988) avec Dustin Hoffman et Tom Cruise ou "Sleepers" (1996) avec toute une série de stars hollywoodiennes. Il est toujours parvenu à inciter son casting de renom à réaliser des performances d'acteur de haut niveau. Les films que Levinson a mis en scène depuis les années 2000 n'ont pas réussi à renouer avec la force de ses travaux antérieurs. Le drame "The Survivor", basé sur une histoire vraie, s'inscrit à nouveau plus clairement dans la tradition de l'œuvre antérieure de Levinson. Ben Foster, avec lequel le cinéaste avait déjà tourné la très réussie pièce sur le coming-of-age "Liberty Heights" (1999), y incarne Harry Haft (1925-2007), un boxeur juif né en Pologne et survivant du camp de concentration d'Auschwitz. Le scénario, écrit par Justine Juel Gillmer, est basé sur la biographie "Harry Haft : Survivor of Auschwitz, Challenger of Rocky Marciano" du fils de Harry Haft, Alan Scott Haft, qui n'est jamais parue en France. En outre, l'histoire de la vie de Harry Haft a également été racontée en 2011 sous la forme d'un feuilleton en bande dessinée, qui a servi de base à une interprétation sur scène. L'une des grandes forces du film est sans aucun doute l'interprétation de Foster. Comme dans de nombreux projets précédents, Foster montre sa passion pour le Method Acting en s'engageant physiquement dans les défis du rôle. Il joue le personnage-titre comme une personne ambivalente - pleine de ténacité, mais aussi accablée par la culpabilité et la haine de soi. La structure narrative fait appel à des flashbacks en noir et blanc pour visualiser le traumatisme du protagoniste. En tant que biopic et grand film d'acteurs, "The Survivor" n'est pas totalement exempt de maniérisme, notamment au niveau des maquillages, et rappelle des drames historiques aussi ambitieux que "J. Edgar" (2011). Néanmoins, l'œuvre est globalement convaincante, car elle dispose de la nuance nécessaire dans le traitement du traumatisme de Haft lié à l'Holocauste. Parmi le reste du casting, qui comprend également Peter Sarsgaard ("Garden State") et Danny DeVito, Vicky Kreps ("Corsage") se distingue en tant que future épouse de Haft.