Dans un quartier populaire parisien, Nedjma traîne avec sa troupe au centre communautaire. Lorsque Zina, la cousine du chef de la bande rivale, débarque dans le quartier, l'été n'est plus ce qu'il était. La hiérarchie de la bande cimente le rejet et les conflits, mais ne laisse aucune place à l'affection et aux sentiments que les deux éprouvent l'un pour l'autre. L'amour est-il une faiblesse qui devient l'enjeu de rivalités et d'intrigues ? Qu'est-ce que la loyauté lorsque les frontières s'estompent ? Qui reste, qui part ?

Dans son premier long métrage, la réalisatrice Marion Desseigne-Ravel aborde sa propre expérience en tant que répétitrice dans un quartier sensible. Elle aborde le champ de tensions entre des adolescents en pleine croissance, issus de différentes classes sociales et marqués par des parents catholiques réactionnaires ou musulmans pratiquants. C'est de là qu'est née son envie de filmer : comment se déroulerait cette histoire d'amour si elle était racontée dans ce quartier ? Pour un premier film, Marion Desseigne-Ravel frappe fort. Ce film traite avec justesse et authenticité d'un amour naissant entre deux adolescentes dans une cité parisienne. Comment faire pour accepter ces sentiments sortant de nulle part quand on vit dans un quartier où la réputation représente tout et où tout le monde se connaît ? L'héroïne doit gérer tout cela alors qu'elle préfèrerait ne rien ressentir mais qu'elle ne peut pas s'en empêcher. Il y a de la violence dans ce film. De la violence dans les propos, parfois physique mais surtout de la violence dans les émotions ressenties (par les personnages et par le spectateur). Il y avait une belle alchimie entre les deux actrices. Le casting du film n'a pas été simple car beaucoup d'actrices étaient mal à l'aise à l'idée de jouer le rôle de Zina ou avaient peur de ce que leurs proches en penseraient.