'As Tears Go By' est le premier film de Wong Kar Wai, le réalisateur qui sera plus tard à l'origine de films très appréciés tels que In the Mood for Love, Fallen Angels et 2046′. Que 'As Tears Go By' n'atteigne pas encore ce niveau n'est pas très surprenant pour un premier film, bien que le film montre bien ce dont le réalisateur est déjà capable. L'intrigue du film est assez mince, suivant le petit criminel Ah Wah (Andy Lau) et son bras droit Fly (Jacky Cheung) dans le monde interlope de Kowloon, à Hong Kong. Fly cherche assidûment à faire ses preuves et, par conséquent, lui et Ah Wah s'attirent constamment des ennuis. Lorsque la cousine d'Ah Wah, Ah Ngor (Maggie Cheung), lui rend visite, il semble commencer à comprendre que la vie ne se résume pas à un monde de violence. Mais peut-il échapper à la pègre ?

Un très jeune Andy Lau ('Infernal Affairs', 'House of Flying Daggers') et Maggie Cheung ('In the Mood for Love') interprètent les rôles principaux de ce film. Ils jouent tous les deux avec conviction mais manquent encore d'expérience, ce qui donne l'impression que le film est parfois un peu trop inventé.Les belles scènes sont toujours présentes dans les films de Wong Kar Wai, qui est un maître de la couleur et des décors. Il est clair qu'il expérimente encore beaucoup dans ce film ; par exemple, il travaille encore avec un peu trop de filtres de couleur. En appliquant un filtre bleu, qui donne à tout un teint légèrement différent, et en plaçant dans ce même cadre une femme avec une robe rouge ou un escalier rouge, ceux-ci ressortent vraiment et il crée un environnement mystérieux, mais il tombe parfois dans la répétition. Le choix de montrer certaines scènes de combat au ralenti ne semble pas toujours le bon non plus, cela donne un effet aliénant qui n'aide pas le film. Le monde souterrain de Hong Kong, en revanche, est dépeint de manière très crue, avec quelques scènes très violentes qui ne sont pas faciles à digérer. L'interaction entre Andy Lau et la très charmante Maggie Cheung est l'un des aspects les plus forts du film, la caméra captant d'un seul regard le désir d'être ensemble. Dans As Tears Go By, il est clair que Wong Kar Wai veut contrôler les scènes à la perfection. Cela se traduit par une cinématographie très stylisée, de nombreux plans ressemblant à une peinture vivante. Le choix de la musique n'est pas toujours adapté au film, provoquant souvent de l'irritation au lieu de soutenir les images. La musique, souvent nerveuse, contribue à donner au film une ambiance typique des années 1980, avec une version de "Take My Breath Away" de Berlin, interprétée en cantonais, qui est particulièrement frappante.