Limoges, mars 1959. Louise Petibouchon vient de réussir le concours d'inspecteur, elle est même deuxième au niveau national. Alors pourquoi avoir choisi d'intégrer le commissariat de Limoges ? La jeune femme est originaire de Perpézac et a décidé de se rapprocher de sa vieille mère. Qui plus est, la vie est calme dans cette province qui l'a vue naître ... enfin le pensait-elle ! Cette fois, sa nouvelle affaire la pousse à rejoindre Londres, où sa meilleure amie Roseline Poissard (ça ne s'invente pas) est retenue prisonnière par la mafia russe ! La jeune femme, qui a fréquenté le même pensionnat que Louise, est devenue prostituée et s'est fait enlever pour de mystérieuses raisons. Officiellement en vacances, Louise file aussitôt à l'anglaise et sur les conseils avisés du MI6, rejoint Liverpool où le Cavern Club est un établissement qui en train de devenir une institution locale. Aidée par l'inspecteur Plumier, un homme d'expérience mais terriblement misogyne, Louise tient donc une nouvelle enquête : Un vol de feuilles et de poudre d'or dans un entrepôt.

Cet album de Louise Petibouchon est en réalité le troisième épisode de la série, les deux premiers étant parus chez les éditions Le Long Bec (aujourd'hui disparu). Si vous êtes un nouveau venu, il est conseillé de lire "l'Heroic Album" présent en bonus en premier, dans le cas contraire, vous passeriez à côté de nombreuses références. Les tomes 1 et 2 étaient constitués d’histoires courtes, ce troisième opus nous propose une seule intrigue. La première planche nous montre un anglais discutant de dos avec un russe. Cela déclenche une succession de délits : attaque de banque, enlèvement de prostituées, etc. Louise Petibouchon est une série qui rend hommage aux BD policières des années 1950, offrant un côté théâtral assez charmant mais agrémenté d'un soupçon de modernité. Le scénario de Jean Depelley ne manque pas de piquant, même si les indices tombent très facilement dans les bras de Louise (tout comme les indics d'ailleurs), comprenant beaucoup d'humours et des personnages hauts en couleurs (notamment Maître Jean, clochard d'élite, ou encore Roseline, une escaladeuse au grand cœur). Le dessin d'Eric Albert, fidèle à la ligne claire évoque quant à lui Maurice Tillieux, en particulier la série Gil Jourdan.