Un gameplay classique et efficace.

Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons est le nouvel épisode du célèbre jeu de combat à défilement qui a marqué l'histoire du genre. Bien que les beat'em all aient connu une longue période de déclin relatif, tant sur le plan qualitatif que commercial, ils ont vécu une résurgence inattendue ces dernières années, avec de grands titres tels que Streets of Rage 4 et Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder's Revenge. Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons s'inscrit donc dans un contexte particulier : d'une part, il n'a pas à assumer le fardeau de la renaissance du genre et de son introduction auprès d'un large public de joueurs qui n'ont pas connu l'âge d'or du jeu d'arcade, mais en même temps, il se retrouve dans la position difficile d'être comparé à des titres très récents et d'une grande profondeur. Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons n'a pas l'intention de cacher ses origines, au contraire, il les assume pleinement, et dès les premières minutes, il semble vouloir recréer l'atmosphère d'une salle d'arcade. Après une introduction très rapide dans laquelle le maire de New York nous demande de l'aider à vaincre les quatre bandes de voyous qui ont pris possession de la ville, nous sommes immédiatement plongés dans la mêlée en l'an 199X. Nous pourrons choisir un personnage principal et un secondaire, initialement parmi les quatre disponibles, mais grâce à la monnaie du jeu, il sera possible d'en débloquer d'autres jusqu'à un total de treize personnages, chacun avec ses propres mouvements spéciaux et capacités, ce qui représente une variété respectable. Bien sur, le célèbre duo de frères Billy et Jimmy est de la partie, et grâce au mode coop locale, vous pouvez jouer à deux sur une même console.

Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons se compose de quatre étapes (qui peuvent devenir cinq selon le choix que nous ferons après avoir terminé les autres), chacune d'entre elles nous conduisant au quartier général de l'un des quatre gangs, dans le but ultime de vaincre leur chef respectif. L'ordre des étapes est décidé par le joueur et a son importance en termes de gameplay puisque la longueur et la difficulté des étapes varient en fonction du moment où elles sont abordées, ce qui permet de rejouer le titre plusieurs fois pour voir la forme finale de chaque étape et de chaque boss. À la fin de chaque étape ou section d'étape, nous pouvons dépenser l'argent obtenu pour acheter une amélioration pour notre personnage principal et secondaire, ou l'économiser pour obtenir un meilleur score à la fin du jeu. Les améliorations sont de différents types et restent valables jusqu'à la fin de la partie en cours.

Amusant mais un peu court.

Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons est sans aucun doute un titre amusant ; le gameplay est frénétique à souhait, et la possibilité d'infliger et d'encaisser des dégâts aux personnages en plein vol jusqu'à ce qu'ils touchent le sol rend chaque combat potentiellement dangereux, car un combo bien placé peut conduire à une défaite quasi immédiate. Il en va de même pour les ennemis, et le jeu ne donne presque jamais un sentiment d'"injustice", même lorsque le grand nombre d'ennemis à l'écran nous amène à subir un enchaînement imparable de combos qui réinitialisent la vie de notre personnage sans que nous puissions réagir : sans l'erreur initiale, la situation aurait tout aussi bien pu s'inverser. Le principal problème de Double Dragon Gaiden : Rise of the Dragons réside cependant dans sa relative pauvreté en contenu. S'il est vrai qu'une durée de vie d'une à deux heures est tout à fait conforme à un coin-op et que treize personnages différents apportent de la variété au gameplay, le titre donne l'impression d'avoir peu de choses à dire après les trois ou quatre premiers runs qui nous font passer par tous les stages et les boss finaux.  Ce sentiment est accentué par le fait que même la boutique, qui permet de dépenser la monnaie acquise à chaque run pour acheter des personnages jouables, des artworks et des bandes sonores, peut être presque entièrement vidée avec les jetons acquis en six-sept runs, pratiquement même pas un par personnage.

Il aurait fallu peu de choses pour remédier à ce problème, par exemple en ajoutant de petites récompenses, ne serait-ce qu'au niveau du score, qui inciteraient le joueur à consacrer plus de temps à chaque étape, peut-être en la terminant dans un certain temps, avec certains personnages ou sans subir de dégâts. Ce manque de contenu, ainsi que le peu d'originalité du design des décors et des ennemis, n'enlève rien à ses qualités premières, en premier lieu le fun qu'il peut offrir, mais il les limite assurément et maintient le titre loin de l'excellence du genre. Visuellement, les quatre emplacements présentent des arrière-plans créatifs, bien qu'ils apparaissent souvent sur des cartes autrement peu impressionnantes. C'est amusant de se battre dans un casino entre des rangées de machines à sous, mais passer à des bureaux anonymes est décevant. Parfois, un niveau introduit des gimmicks qu'il aurait mieux valu en théorie laisser tranquilles, comme toute une étape de la mission Pyramid gang qui est plongée dans l'obscurité, éclairée uniquement par un petit projecteur qui vous suit.  La version physique n'apporte aucun supplément particulier, juste le jeu sur disque, mais pour une fois, il n'y a pas une différence majeure de prix avec la mouture numérique.