Atlas Fallen
Plate-forme : PlayStation 5 - PC - Xbox Series X
Date de sortie : 10 Août 2023
Résumé | Test Complet | Images
Editeur :
Développeur :
Genre :
Action/Aventure
Multijoueur :
Oui
Jouable via Internet :
Oui
Test par

Nic007


6.5/10

Brisez vos chaînes et éveillez les super pouvoirs qui sommeillent en vous pour libérer l'Humanité de l'oppression des Dieux.

Une narration plate.

Présenté pour la première fois il y a un an lors de l'Opening Night Live de Geoff Keighley avec une bande-annonce spectaculaire, Atlas Fallen reflète en effet très bien ce que nous avions vu dans ce film. Le nouveau titre de Deck 13 est un réceptacle de spectacularité, un mélange explosif de fumée et de miroirs. Nous ne voulons pas refroidir votre enthousiasme tout de suite, Atlas Fallen n'est pas un mauvais jeu, mais il est l'emblème de la situation actuelle de l'industrie : un chaos ordonné, composé de nombreuses idées sans direction claire. Un patchwork de nombreux indices, assemblés de manière forcée, qui désamorce cependant l'effet de surprise et rend de nombreux détails banals et ritualisés aux yeux du joueur. Mais reprenons dans l'ordre. Un monde déchu, un mal à éradiquer, un artefact ancien à lier, un pouvoir ancien à exploiter pour modifier notre destin, mais pas seulement. Déjà entendu ? Oui, et pourtant, le prologue narratif d'Atlas Fallen a la capacité d'intriguer le joueur, de lui offrir quelques éclats de verve. Le choix de proposer un artefact parlant ensuite (en l'occurrence le gant) permet au joueur de s'accrocher aux premières phases du jeu pour comprendre jusqu'où le titre veut aller narrativement et ludiquement.

Cependant, il n'y a pas de moments mémorables. Passée la curiosité initiale, le jeu échoue dans sa mission de créer un crescendo d'intérêt, proposant un récit sans louange ni infamie qui a, à notre avis, le grand défaut de rester anonyme. Nous ne parlons pas d'un jeu défectueux, absent ou mal assorti, mais simplement d'un titre si dérivé qu'il ressemble à n'importe quel autre jeu d'action à la troisième personne sorti ces dernières années. Même la caractérisation des personnages - principaux et autres - ne brille pas. La foire aux clichés est malheureusement une réalité, et même les PNJ et les quêtes annexes n'aident pas à lever l'impression de déjà-vu qui imprègne les vagues de sable d'Atlas Fallen. C'est dommage, car sur le plan stylistique, les personnages et l'univers du jeu apportent bien plus que quelques fioritures. Même les wraiths, les principaux ennemis du jeu, offrent à plusieurs reprises des gimmicks stylistiques intéressants.

Un gameplay trop dérivé.

Passer du côté du gameplay ne change malheureusement pas la donne. Vous avez devant vous un titre qui s'inspire à foison des titres d'action à grand renfort d'emblème (God of War et Horizon surtout) mais qui le fait sans adapter ces choix à sa propre nature. Il y a un manque flagrant de personnalisation de l'expérience de jeu. Le joueur est constamment immergé dans des mécaniques et des situations qui ont déjà trouvé une formule gagnante ailleurs. Atlas Fallen possède un système de combat particulier qui exploite l'astuce du gant en possession du protagoniste pour vous permettre de manifester des armes de différentes sortes. Les possibilités offertes font que vos coups sont dédiés à deux armes, plusieurs coups (normaux et améliorés), une esquive, une parade et une série de pouvoirs/évocations. Des marteaux à la Lords of the Fallen, aux lames extensibles à la God of War, de l'importance des parades aux malus pour excès d'agressivité en combat. Chaque aspect d'Atlas Fallen ne parvient pas à exceller tout en restant extrêmement plaisant. Nous ne nions pas que les combats sont agréables et gratifiants en termes de plaisir, mais nous soulignons combien, plus que dans d'autres cas, on ressent dans cette œuvre la lourdeur du " déjà vu ". Ceci mis à part, il y a tout de même quelques éléments positifs de l'expérience Atlas Falllen à souligner. Tout d'abord, la mobilité et l'exploration agréable du monde du jeu. Ensuite, la réalisation de certaines dynamiques de combat contre certains ennemis.

En ce qui concerne l'exploration, le choix de proposer la possibilité de "surfer" sur le sable est certainement à souligner positivement. Le joueur peut choisir de marcher, de courir ou d'utiliser la manipulation du sable pour se déplacer sinueusement à travers les dunes de sable du monde du jeu. Ce gadget est très amusant et rend l'exploration des environnements plus ouverts très agréable et divertissante. L'autre point est l'inclusion d'une dynamique de jeu de chasse. Que ce soit en solo ou en coop avec un ami, les ennemis qui offrent la possibilité d'être mutilés ou d'adopter des stratégies d'approche plus complexes sont très agréables à affronter. Non seulement à cause des dynamiques elles-mêmes, mais aussi à cause des récompenses supplémentaires que l'on obtient en profitant de ces mécaniques. De plus, ces mécanismes sont souvent un plus et n'obligent pas le joueur à agir de la sorte pour surmonter l'affrontement. Nous conservons un dernier appendice concernant la dynamique de la "terraformation". En effet, la manipulation du sable n'est pas seulement un plus en termes de mobilité. A certains moments et points précis de la carte, vous pourrez utiliser vos pouvoirs pour créer des plateformes ou des constructions qui vous permettront d'accéder à des endroits autrement inaccessibles. C'est un choix très intéressant que l'on aurait aimé voir plus libre et exploité. Malheureusement, cette fonctionnalité reste un " gimmick " lié uniquement à quelques endroits spécifiques, laissant au joueur un goût amer dans la bouche.

Des grandes lignes moyennes.

Sans éloge et sans infamie également le compartiment audiovisuel du titre. Si les graphismes de Deck 13 ne sont certes pas miraculeux (au contraire, les polygones laissent parfois à désirer), mais restent globalement agréables, c'est la bande-son qui déçoit, car là aussi elle est plate et manque de mordant. Le sound design ambiant est lui aussi décevant, laissant parfois perplexe avec des sons hors contexte et/ou bizarres et des choix qui auraient pu être faits différemment pour accentuer l'importance de certains moments. La durée de l'histoire principale est en moyenne de 15-20 heures, pouvant atteindre 25 heures pour ceux qui veulent décider de terminer le jeu à 100%. C'est une durée plus que légitime pour une aventure d'action, un peu moins pour le volet développé en monde ouvert d'Atlas Fallen. Par exemple, certains points d'intérêt apparemment récurrents présentés dans la première carte ne réapparaissent que vers la fin du jeu. L'intrigue, au fort potentiel, est par moments forcée vers l'avant pour s'adapter à la taille du titre. Il parvient à le faire de manière décente, mais il aurait pu être mieux développé. Un autre problème plus évident mais également plus facile à résoudre avec des correctifs est l'interaction avec certains PNJ, en particulier ceux liés aux missions secondaires. Il arrive souvent que certains répètent une phrase liée à un autre moment de la quête qui leur est assignée.

VERDICT

-

Atlas Fallen est clairement un titre dérivé qui s'inspire de plusieurs piliers du genre et tente de toutes ses forces de s'insérer dans une forêt désormais saturée de feuillages. La chance sourit aux audacieux, et peut-être qu'Atlas Fallen aurait dû être plus dépourvu de scrupules dans certains de ses choix pour trouver la force de s'affirmer. Le jeu est agréable et utilise intelligemment le sable pour offrir une exploration agréable et divertissante. Dommage pour la limitation des interactions avec celui-ci et un système de combat peu inspiré. Une caractérisation anonyme des personnages et une bande son claudicante ferment la marche.

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