Takumi (Hitoshi Omika), veuf, vit avec sa fille de huit ans, Hana (Ryô Nishikawa), dans le petit village de Mizubiki, dans les environs de Tokyo. Un jour, Takahashi (Ryûji Kosaka) et Mayuzumi (Ayaka Shibutani), qui travaillent pour une agence en ville, y débarquent. Ils doivent informer les gens sur place des projets d'une entreprise qui veut construire un grand site d'hébergement « glamping » au milieu des forêts. Les membres de la communauté sont très mécontents de ce projet.

Pour son œuvre « Drive My Car » (2021), le réalisateur japonais Ry?suke Hamaguchi, né en 1978, a reçu l'Oscar dans la catégorie « Meilleur film international ». Il avait réussi sa percée mondiale quelques années auparavant avec le drame de cinq heures « Happy Hour » (2015). Sa nouvelle œuvre, « Le Mal n'existe past » (alias Aku Wa Sonzai Shinai), s'est également déjà avérée être un succès : Lors de la 80e édition de la Mostra de Venise, il a reçu le Grand Prix du jury et le FIPRESCI Award. Avec son cameraman Yoshio Kitagawa, Hamaguchi se rend dans la forêt à l'extérieur de Tokyo, capte la cime des arbres, le ciel dégagé et la neige à moitié fondue - et accompagne les magnifiques images de la nature des sons envoûtants de la compositrice Eiko Ishibashi. Il montre le quotidien des gens qui vivent à la campagne. En se procurant du bois de chauffage, par exemple, les villageois s'attaquent à la nature pour assurer leur propre survie - mais on sent le respect nécessaire et une action réfléchie, par exemple lorsque le protagoniste Takumi utilise une tronçonneuse dans la forêt ou découvre du wasabi sauvage qui peut servir à affiner les plats. Pendant ce temps, le projet d'une entreprise urbaine de construire des logements dans la nature pour un soi-disant « camping glamour » semble être une exploitation flagrante. Le point de vue de Hamaguchi sur la destruction de la nature par le capitalisme est clair, mais le cinéaste n'a pas recours aux stéréotypes pour raconter son histoire. Même les personnages urbains Takahashi et Mayuzumi, chargés par une agence de représenter les intérêts de l'entreprise, ont un visage et un arrière-plan biographique. En plus de ses capacités visuelles prononcées, Hamaguchi prouve son talent à saisir avec justesse les relations et les tensions interpersonnelles - ce qui conduit finalement à un final extrêmement bouleversant.