Réalisé par Kiah Roache-Turner.
Charlotte (Alyla Browne), douze ans, vit avec sa mère Heather (Penelope Mitchell), son beau-père Ethan (Ryan Corr) et Liam, son frère en bas âge, dans un immeuble locatif délabré de New York. L'exterminateur Frank (Jermaine Fowler) est déjà venu plusieurs fois parce que la voisine sénile Helga (Noni Hazlehurst) affirme avec raideur avoir vu quelque chose dans son appartement. Est-ce que cela a quelque chose à voir avec l'animal de compagnie extraordinaire de Charlotte ? Dans l'appartement de sa grand-tante (Robyn Nevin), où elle s'est faufilée en secret, Charlotte a trouvé une petite araignée qu'elle appelle Sting. Sting grandit à une vitesse folle et avec elle, sa faim.
2024 n'est pas une bonne année pour les arachnophobes. Tout d'abord, on a appris que l'araignée Joro, originaire de Chine, du Japon et de Corée et mesurant jusqu'à dix centimètres, se répandait sur la côte est des Etats-Unis. Aujourd'hui, un film dans lequel une araignée à huit pattes encore plus terrifiante fait des ravages sort en vidéo. Le petit animal qui donne son nom à ce film d'horreur n'est mignon qu'au début et a rapidement dépassé la taille de dix centimètres. Il ne cesse de grandir et finit par atteindre une taille si impressionnante qu'elle en devient effrayante. Avec Kiah Roache-Turner (« Wyrmwood », « Necrotonic »), spécialiste du film d'horreur et de genre, le tueur rampant est entre de bonnes mains. Roache-Turner sait tout tirer d'un budget raisonnable. Avec des moyens modestes, il crée des images évocatrices. Le froid mordant d'un New York enneigé (pour lequel Sydney a servi de doublure) frappe les fenêtres de l'immeuble délabré dont les habitants sont mangés les uns après les autres. La caméra de Brad Shield s'approche tantôt frontalement des personnages à une vitesse folle comme dans un vieux film de Peter Jackson, tantôt elle glisse avec souplesse dans les couloirs comme dans « Shining » (1980) de Kubrick, tantôt elle rampe dans les conduits d'aération comme dans « Aliens » (1986) de Cameron. Et la musique d'Anna Drubich joue tantôt de manière groovy comme dans un thriller d'espionnage des années 1970, tantôt en ajoutant des frissons. Après quelques minutes déjà, le public du cinéma se sent transporté dans le temps. Même si l'action se déroule au présent, « Sting » ressemble à un film d'une autre décennie. Le réalisateur et scénariste ne fait pas mystère de ses modèles. Outre les films déjà mentionnés, il cite allègrement d'autres entrées du genre, de « Predator » (1987) à « Arachnophobia » (1990) en passant par « Arac Attack » (2002). Sting » ne veut pas être autre chose qu'un cinéma de citations divertissant, toujours accompagné d'un clin d'œil. Car le scénario de Roache-Turner reste trop rudimentaire pour aller plus loin. Alors que le scénario convainc par quelques idées réussies - le fait que Sting ne se contente pas de grandir rapidement, mais piège aussi ses victimes grâce à ses talents d'imitateur, est par exemple une manœuvre intelligente -, il aurait été possible de tirer davantage de la situation familiale tendue et de la relation tendue entre Charlotte et son beau-père. La plus grande faiblesse est cependant l'indécision tonale du film. Avec des personnages amusants comme l'exterminateur Frank et le scientifique Erik, ainsi que la faiblesse amusante de l'araignée géante, la voie est en principe toute tracée pour une comédie d'horreur. Mais en fin de compte, Kiah Roache-Turner ne parvient pas vraiment à décider s'il veut faire rire son public ou lui apprendre à avoir peur.
VERDICT
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Le nouveau film de l'Australien Kiah Roache-Turner (« Wyrmwood ») n'est pas pour les arachnophobes ! Son jeu de chambre situé dans la ville enneigée de New York convainc par des images d'ambiance, un look nostalgique et de superbes effets faits main. Même si le réalisateur et scénariste n'arrive pas à décider si « Sting » doit être un film d'horreur ou une comédie, le film offre une expérience visuelle divertissante.