Cela fait maintenant quelques années que le tournage prévu d'un film sexuel s'est transformé en un massacre sanglant. Maxine Minx (Mia Goth), la seule survivante de l'incident, ne s'est pas laissée impressionner. Elle est malgré tout restée fidèle au porno, ce qui lui a permis d'atteindre une plus grande notoriété. Aujourd'hui, elle s'apprête à passer à l'étape suivante : réussir à Hollywood. Le tournage d'un film d'horreur de la réalisatrice Elizabeth Bender (Elizabeth Debicki) doit lui ouvrir la voie. Mais tout à coup, des cadavres apparaissent partout. Alors que les inspecteurs Williams (Michelle Monaghan) et Torres (Bobby Cannavale) enquêtent, le détective privé John Labat (Kevin Bacon), qui semble en savoir plus sur les antécédents de Maxine, fait son apparition..

C'est un retour plus que bienvenu que Ti West a célébré là. Le réalisateur, qui s'était fait connaître à l'origine par des films d'horreur, semblait avoir perdu tout intérêt pour le genre. Mais il a fait son retour avec un double coup, neuf ans après sa dernière contribution. Il a d'abord raconté dans X un tournage porno qui s'est terminé dans un bain de sang. Après le slasher des années 70, l'étonnant et tragique Pearl s'intéressait à la préhistoire de l'antagoniste qui, en 1918, rêvait de devenir une grande danseuse. Aujourd'hui, MaXXXine est le troisième volet de la série. Cette fois-ci, le réalisateur américain nous emmène dans les années 1980 et nous raconte ce qu'il est advenu de la protagoniste du premier volet. Cela semble un peu compliqué, mais ce n'est pas vraiment le cas. Certes, il est préférable d'avoir déjà vu X pour pouvoir suivre, car la troisième partie renvoie toujours au début, les thèmes et les personnages réapparaissent. Mais la plupart des éléments de MaXXXine fonctionnent également sans connaissances préalables. Plus précisément, West raconte deux histoires principales. L'une raconte comment une jeune star du porno planifie sa transition vers Hollywood et joue elle-même dans un film d'horreur. L'autre concerne le tueur en série qui rôde. Le film fait ici référence au tueur connu dans les années 1980 sous le nom de Night Stalker, dont il est notamment question dans le documentaire "Le traqueur de la nuit : chasse à l'homme en Californie". Comme Pearl, ce nouveau film est à la fois un portrait de personnage et une contribution au genre, lorsque les cadavres s'accumulent au fil du temps. En principe, cela fonctionne bien une fois de plus. Comme toujours, Mia Goth est une apparition qui s'empare facilement des scènes. La protagoniste n'est certainement pas sympathique, mais elle est tellement fascinante que cela ne fait aucune différence. La mise en scène de la ville et des meurtres est également plaisante, elle s'incline profondément devant l'histoire du giallo. La trilogie est en grande partie un hommage à l'histoire du genre horrifique, qu'elle présente sous différentes facettes. MaXXXine est à nouveau associé à l'humour, sans pour autant se transformer en une parade de gags. Il y a par exemple les apparitions de Kevin Bacon qui, en tant que détective privé véreux, est à l'origine de quelques scènes comiques. Plus sérieux sont les commentaires sur les femmes dans l'industrie cinématographique et la manière dont elles sont exploitées. Ce n'est donc pas la matière qui manque. Pourtant, la troisième partie constitue un pas en arrière. West, qui a de nouveau écrit le scénario, s'éparpille dans trop de thèmes et de références, ce qui nuit à l'histoire. Au bout d'un moment, on ne sait même plus ce que le film veut raconter, tant il se transforme en un fourre-tout. C'est surtout la fin qui est décevante. Certes, West reprend ici aussi une histoire antérieure et l'amène à une conclusion. Mais c'est tellement inintéressant que le film reste globalement insatisfaisant. Même la violence n'y fait plus rien. MaXXXine est bien sûr toujours aussi bon, on ne peut que peu critiquer la réalisation, ce qui fait de ce film un enrichissement dans le genre de l'horreur. Mais les attentes élevées ne sont que partiellement satisfaites.