Cet album perturbe autant qu'il questionne et qu'il touche. Un ancien journaliste de guerre a perdu une partie de sa mémoire de l'enfance. Lorsqu'une maladie auto-immune se déclare et après des rêves qui le bousculent, il se tourne vers les médiums et praticiens parallèles pour trouver des réponses. Un chemin douloureux qui va l'amener à une rencontre décisive et à lever le voile sur son déni. C'est bouleversant, incroyablement intense au fur et à mesure de la lecture jusqu'à une sérénité déroutante. L'adaptation du texte autobiographique de Stéphane Allix qui livre son voyage intérieur.

N'ayant pas lu le roman d'origine, nous ne pouvons pas faire de comparaison mais ce roman graphique est, quoi qu'il en soit, prenant, profond, complexe. Grégory Panaccione réussit à faire en sorte que le lecteur ait le sentiment qu'il s'agit de Stéphane Allix qui écrit et illustre le récit. En effet, l'auteur parvient à s'approprier pleinement ce témoignage personnel et poignant. Un travail remarquable tant sur l'écrit que l'illustration. Dans cet ouvrage, on découvre une facette de Stéphane Allix qui confie être porteur d'angoisses, d'un sentiment de mal-être qui le prend sans savoir quelle en est l'origine. De plus, une partie de ses années d'enfance a été occultée par son inconscient. L'oubli pour se protéger, mais de quoi? A l'aide de multiples séances/consultations chez des médecins traditionnels mais aussi des guérisseurs, thérapeutes, etc, il finira par lever le voile sur ce mal qui lui aura créé une maladie auto-immune.