L'histoire de Hong Kong est retracée depuis les années 1940 par sept réalisateurs différents. Menés par Johnnie To, les sept partagent leurs souvenirs d'enfance, loin des temps difficiles que traverse la ville au début du XXIe siècle.

À l'époque, le film avait été annoncé sous le titre Eight & A Half. Puis, en l'absence de John Woo, le titre est devenu Septet - The Story of Hong Kong. Sept réalisateurs, une décennie d'histoire locale chacun, pour un épisode chacun. En réalité, le film ne raconte pas « l'histoire de Hong Kong », mais utilise la période historique et sociale pour raconter les visions et les imaginations de chaque réalisateur. Ringo Lam est décédé avant la sortie du film et celui-ci est sorti à titre posthume (son nom au générique est mis en évidence par un graphique). Sept maîtres, figures de référence du cinéma hongkongais de la nouvelle vague des années 1980 et 1990, s'affrontent dans des œuvres sobres mais toutes douces-amères. Sept maîtres du septième art. Sammo Hung commence par Exercise, dans lequel il raconte avec lucidité et nostalgie son enfance et le rude entraînement aux arts martiaux qu'il a subi, avec un caméo personnel à la fin. Suit Headmaster, un mélodrame sur le temps qui passe, réalisé par Ann Hui et interprété par Francis Ng. Nous arrivons aux années 1980 avec Tender is the Night, la première réalisation en quatorze ans de Patrick Tam, qui réalise le meilleur épisode, dans lequel son style est reconnaissable malgré une production qui n'est pas particulièrement riche et élaborée. Mais les choix de couleurs, la mise en scène fuyante et la mélancolie sont les siens, et il remplit de joie chaque retour au cinéma. Il prend l'acteur Yuen Wah (Kung Fu Hustle) et c'est donc le maître de la chorégraphie martiale Yuen Wo-ping (Matrix, Kill Bill, Fist of Legend, Black Mask) qui réalise Homecoming, une histoire ironique sur le fossé des générations entre un athlète âgé et sa petite-fille. C'est au tour de Johnnie To de réaliser Bonanza, l'épisode le plus lié à l'histoire locale, plongé entre bulles financières et investissements, mais qui laisse du temps au temps. Ringo Lam réalise sa dernière œuvre avec Simon Yam dans le rôle d'un homme qui revient à Hong Kong après des décennies et ne reconnaît plus sa géographie et sa culture ; Astray est une œuvre complexe et articulée, mélancolique et funèbre, mais en même temps un acte d'amour déclaré pour la ville. Tsui Hark termine avec le délirant Conversation in Depth, un hommage sincère au monde du cinéma, rempli de nombreux figurants et amis, dont lui-même, Ann Hui, Lawrence Lau Kwok-Cheong (réalisateur de Gangs et Lee Rock) et Lam Suet (PTU).