Réalisé par Marianne Elliott.
Le couple marié Raynor (Gillian Anderson) et Moth Winn (Jason Isaacs) doivent quitter leur maison de campagne. Ray et Moth, qui louaient des chambres de vacances, ne gagnent plus que 40 livres par semaine et se retrouvent sans abri. Ils n'ont d'autre choix que de passer l'été à randonner avec des sacs à dos, des matelas et une tente. Ray a un guide avec lui qui décrit l'itinéraire le long de la côte accidentée du sud-ouest de l'Angleterre. Rongés par les soucis, exposés au vent et à la pluie, et souvent sans un vrai repas dans l'estomac, Ray et Moth ne parviennent jamais à se mettre dans l'ambiance des vacances. Moth boite et souffre car il souffre d'une maladie neurologique incurable qui progresse. Mais au fil des semaines, Ray et Moth s'habituent aux difficultés et à la vie libre dans la nature. Ils se soutiennent mutuellement, se ressourcent et reprennent espoir. Mais à l’approche de l’automne, il est temps de se poser, au moins temporairement.
Raynor et Moth Winn, un couple marié, prévoient de parcourir un sentier populaire sur la côte sud-ouest de l'Angleterre cet été. En raison de conditions météorologiques défavorables, ils se retrouvent bloqués sur la route et tentent de se déstresser en passant de longues vacances en camping en pleine nature. La détresse, cependant, est un compagnon constant de ce voyage, qui ressemble plus à une évasion qu'à la découverte de soi habituelle des citadins stressés. « La Route du Sel » dépeint de manière émouvante comment le couple réfléchit à son amour et développe sa confiance en lui en parcourant le paysage côtier accidenté. Le drame, réalisé par Marianne Elliott, est basé sur le best-seller autobiographique de Raynor Winn. Après quatre kilomètres, Moth ne peut plus aller plus loin. La tente est plantée en pleine campagne, et il y a des spaghettis. Le lendemain matin, les oiseaux chantent, mais Moth dit qu'il ne peut ni bouger les bras ni les jambes. L'un des rares flashbacks le montre en train de recevoir le diagnostic médical de sa maladie, qui devrait entraîner sa mort dans cinq à six ans environ. Moth et Ray continuent leur randonnée, montant et descendant, contemplant la mer. Parfois, ils plantent leur tente directement sur la plage, une fois qu'ils doivent la démonter la nuit sous un orage.
Ray et Moth s'offrent rarement une douche au camping ou un sandwich au café. Ils ont à peine les moyens de se payer de tels luxes. Le visage de Ray est empli de désespoir ; elle pense constamment à l'avenir. Gillian Anderson, célèbre pour son rôle de l'agent Scully dans la série télévisée « X-Files », incarne Ray, une femme vulnérable mais aussi très forte. Jason Isaacs incarne Moth de manière tout aussi impressionnante, en homme calme qui affronte courageusement sa maladie. Le fait d'être sans domicile fixe a également plongé le couple dans une crise relationnelle, qu'ils tentent de surmonter sans trop se parler. Le soleil, le vent et les cris des mouettes, ainsi que les nuits où Ray et Moth se réchauffent l'un contre l'autre, ont un effet apaisant. Ils vivent la nature bien plus intensément que, par exemple, les pèlerins du chemin de Saint-Jacques qui dorment dans des auberges. Leurs sens s'aiguisent et ils reconnaissent leur propre liberté dans le vol d'un oiseau de proie. Les rares rencontres avec d'autres personnes vont de l'étrange au mémorable. Les observer donne envie d'explorer ce chemin à son tour. Le film est passionnant et dynamique car il offre une expérience rapprochée de la vie en nature tout en observant l'évolution du couple pendant la crise.
VERDICT
-
Ce drame de la réalisatrice Marianne Elliott dépeint le voyage d'un couple le long de la côte sud-ouest de l'Angleterre avec une intensité dramatique et sensuelle. Il s'inspire des mémoires de Raynor Winn, qui relatent ce périple né de l'itinérance. Gillian Anderson incarne un personnage vulnérable mais résilient, tandis que Jason Isaacs campe son mari comme un dur à cuire. La sagesse du voyage comme destination n'est pas un vain mot dans ce film émouvant.