Marcus s'est rendu en Germanie avec Germanicus. Là-bas, il tente de jouer un rôle de médiateur ; après tout, il est lui-même à moitié germanique (chérusque). Il souhaite également retrouver son fils, qui se fait désormais appeler Hraban et est devenu chérusque. Germanicus tient sous son emprise l'épouse d'un chef germanique. Elle s'appelle Thusnelda et est enceinte d'Ermanamer, qui est maintenant le beau-père de Hraban. Ermanamer cherche à nouer des alliances, car il veut faire la guerre aux Romains et les vaincre une fois pour toutes. Mais tous les chefs germaniques ne sont pas convaincus d'une victoire germanique, et les Romains et leurs propositions sont scrutés de près. La première chose que Marcus souhaite faire est de récupérer les aigles romaines, les étendards, qui se sont retrouvés dans les tentes de divers chefs germaniques après la bataille finale. Les récupérer serait un acte symbolique fort qui renforcerait la confiance des Romains. Mais Marcus n'est pas totalement libre de ses mouvements. Il a pris sur lui de protéger Thusnelda. Un officier est déjà en route depuis Rome avec une mission : assassiner Thusnelda, provoquer les tribus germaniques, puis les anéantir. Mais la première tentative échoue lorsque Marcus tue l'assassin au combat. Sous le choc, Thusnelda accouche d'un fils. Aussitôt après, Marcus se rend à une assemblée des tribus germaniques. Il tente d'éviter un affrontement inégal par la négociation et ainsi sauver de nombreuses vies. Mais les tribus germaniques sont mécontentes de lui et de son récit. Avant de partir, il tue un chef germanique, mais revient bredouille au camp romain. Juste à temps pour aider à enterrer les morts de la bataille de la forêt de Teutoburg.

Les tensions entre les Romains et les tribus germaniques s'exacerbent dans ce tome 8. Le commandant romain Marcus recherche désespérément son fils et doit récupérer l'étendard, l'Aigle de Rome. L'ennemi est omniprésent. Parmi lui, son frère Arminius, déterminé à anéantir l'empire. Dans l'ombre de ces événements, un complot se trame contre Thusnelda, sur le point d'accoucher. Vieilles rancunes, vengeance et honneur précipitent chacun vers un affrontement sanglant. Ce huitième tome de l'une des meilleures bandes dessinées sur la Rome antique contient étonnamment peu d'action. Marini utilise cet espace principalement pour tisser des intrigues encore plus complexes et approfondir ses personnages. La multitude de noms et le contexte de l'histoire rendent cet album difficile d'accès au premier abord. Heureusement, la qualité des illustrations compense largement ce défaut. Les dessins de Marini captivent immédiatement le lecteur, avec leurs magnifiques paysages et leur style puissant et distinctif. La colorisation, aux nuances soigneusement choisies, renforce l'atmosphère. La force des illustrations fait de cet album un véritable plaisir à lire.