Toby (Adam Driver) était autrefois un étudiant ambitieux et idéaliste qui a dirigé son projet de fin d'études "Don Quichotte" dans un village espagnol. Aujourd'hui, c'est un homme riche et arrogant. De retour en Espagne après de nombreuses années, il rencontre le vieil homme (Jonathan Pryce) qui jouait autrefois le rôle de Don Quichotte. Il voit comment un film a changé à jamais les espoirs et les rêves d'un petit village espagnol. Le vieil homme croit encore qu'il est Don Quichotte et considère Toby comme son fidèle disciple Sancho Panza. Le duo s'embarque dans un voyage bizarre et lentement Toby est aspiré dans un monde d'illusion dans lequel il ne peut plus distinguer les rêves de la réalité.

En fait, L'homme qui a tué Don Quichotte est un film d'aventure avec une base historique littéraire pleine d'humour absurde et de surréalisme. Il s'agit d'une longue quête avec un objectif flou/abstrait, sans histoire fluide. Il est difficile de ne pas voir le film comme un gâchis. Gilliam brouille la ligne entre l'art et la réalité. Il rend le spectateur complètement désorienté. Il le fait en faisant sauter les scènes d'une situation surréaliste à une autre. Quichotte suit son imagination artistique tandis que Toby continue à tout voir dans un souci de réalisme. Tout comme Toby, on se perd dans un monde (ou dans notre cas, dans un film) où la réalité et le fantastique sont indissociables. Vous avez l'idée que Gilliam a dû sortir une histoire de son cerveau sans penser à tout cela. Il n'a pas réfléchi à la façon dont il pourrait transmettre ce qu'il avait à l'esprit dans un film. Cela alors qu'il a eu 17 ans pour créer le scénario en une histoire forte. Un paysage attrayant et un peu d'humour sauvent ce film de l'abîme. Les acteurs savent bien poser leur alter ego, en s'identifiant pleinement à leur rôle. Avec ce film, Gilliam indique que l'on peut réaliser ses rêves avec suffisamment de patience et de persévérance, même si l'idée est folle. Il s'adresse à un public limité avec ce film mais cela ne l'a pas empêché d'assister au Festival de Cannes.  Cela devrait être une motivation pour plus de cinéastes dans ce monde.