Dans une banlieue paisible, où les avant jardins sont entourés de clôtures blanches et parsemés de rosiers en fleurs, se dresse une maison noire au milieu d’un gazon desséché. Les voisins sont loin de s’imaginer que la cave de cette maison abrite un vaste repaire secret. On y découvre Gru, entouré d’une petite armée de curieux laquais, qui préparent le casse du siècle. C’est que dans le nouveau film d’animation 3D en images de synthèse, Moi, moche et méchant, il a décidé de voler la Lune .

Gru adore jouer aux méchants. Armé d’un arsenal de pistolets à rayons rétrécissants et paralysants et d’engins blindés terrestres et aériens, il triomphe de tous ceux qui osent s’opposer à lui. Jusqu’au jour où trois petites orphelines au caractère bien trempé voient en lui quelque chose que personne d’autre n’avait vu auparavant : un papa potentiel. Le plus grand méchant du monde se trouve désormais face à son plus grand défi : trois petites filles, prénommées Margo, Edith et Agnes.

Le film bénéficie d'une animation impeccable, d'une stylisation des personnages pleine de trouvailles, de gags réguliers sinon hilarants, d'une excellente bande originale travaillée par Pharell Williams des Neptunes, mais Moi Moche et Méchant donne également l'impression de vouloir manger à tous les râteliers, d'être précisément au carrefour des avenues Pixar et Dreamworks, avec les rues Chuck Jones et Bob l'éponge. Un petit peu du style de tout un chacun donc, et une originalité toute relative. Le grand méchant Gru ne l'est d'ailleurs pas tant que ça, et l'est en tout cas bien moins que la directrice de l'orphelinat, le directeur de la banque "Evil (ex-Lehman Brothers)", ou sa propre mère. C'est donc un aimable divertissement, un peu mièvre, qui fait sourire tout le monde, et ne prend personne à rebrousse-poil.