Scénario : Matz et Jean-Marc Rochette
Dessin : Jean-Marc Rochette
Résumé : Terre, nouvelle ère glaciaire, la course pour la survie a commencé. Le train aux mille et un wagons a débuté sa course pour la survie. Sa première mission consiste à aller chercher tous ceux qui ont « gagné » leur place à bord. Ceux qui sont encore vivants, ceux qui savent où aller, ceux qui peuvent y aller… Pour Jimmy et son père, un contre la montre désespéré s’engage. À bord du Transperceneige, Zeng assiste, impuissant, à la fin de son utopie.
Dans ce deuxième tome, Matz explore la multiplicité des rapports humains dans leurs réactions juste après l'annonce inéluctable de la catastrophe climatique. Surprise : ils ne sont pas beaux à voir. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement quand la fin du monde est assurée ? L’action se situant au cœur de l’apocalypse glaciaire, plus rien à faire contre l'ennemi eschatologique invisible. A part chercher un refuge sans le trouver. Le lecteur suit donc les digressions et les errements de personnages tertiaires censés l’émouvoir, mais dont le sort funeste ne fait que déplacer le sujet : le salut ferroviaire. L'ex-sainte locomotive passe presque au second plan, reléguée à un rôle d’omnibus de ramassage dont les difficultés d’embarquement de la ploutocratie mondiale attendriront les membres actifs du forum de Davos. En introduisant quelques personnages, montés plus ou moins clandestinement, Matz essaie de recoller les morceaux avec l'origine de la série de Jacques Lob. Certains costumes / uniformes refont leur apparition sous l’encre sombre des pinceaux de Jean-Marc Rochette. Étonnamment l’une des (multiples) intrigues secondaires de cet album se rapproche du roman Silo de Hugh Howey, dans une version écolo-sectaire très radicale. Comme Silo rappelait déjà Transperceneige dans une version immobile et verticale, la boucle paraît désormais bouclée. Au passage le lecteur intéressé par le "monde d'après" tant vanté ces derniers temps, prend note que la seule manière efficace de sauver la planète consiste à la débarrasser de toute trace humaine. Une fascinante perspective d'avenir radieux ! Le dessin de Jean-Marc Rochette reste égal à lui-même, parfaitement à l’aise dans ces immenses étendues glaciaires où la neige immaculée finit souvent par ressembler à du charbon étouffant ou à l'âme de l’humanité finissante.
VERDICT
-
Après un premier tome déjà prometteur, le deuxième part donc un peu dans tous les sens. Certainement pour mieux rebondir dans le troisième, mais cette préquelle offre une vision de l'humanité très pessimiste et invite à la réflexion.