Scénario : Matz
Dessin : Luc Jacamon
Le duo Luc Jacamon et Matz continue de broder sur le thème des tueurs professionnels qui liquident les gens. Dans le cycle des affaires d'État en trois parties, l'élimination aurait lieu à la demande du service de sécurité français. En effet, à la fin de la série précédente, Le Tueur s'est déclaré prêt à travailler pour eux lorsqu'il a été acculé par ce service. Dans cette suite, l'équipe de tueurs Denis (l'ancien Tueur), Nicolas et Barbara jouent le rôle principal. Ce dernier est la personne de contact avec le service de sécurité. Ils vivent dans une grande ville portuaire française où se déroulent quelques implantations criminelles. Une fois, l'équipe de tueurs procède à la liquidation, une autre fois par une nouvelle bande de criminels qui cherche à se venger. Le djihadisme commence à apparaître en arrière-plan. La police pense que les actions de nettoyage des gangsters sont bonnes, mais se pose quand même des questions. Et il n'est pas tout à fait clair quel est le rôle dans tout cela du maire local corrompu, Marchand, qui a des ambitions pour une fonction au niveau national. Sans doute du matériel pour le prochain album.
Il n'y a pas de tir tout le temps. En outre, on raconte que Denis a une fonction de bureau dans une grande entreprise comme couverture dans la vie quotidienne. Et entre les deux, on lit régulièrement ses réflexions - parfois trop en l'air - sur les événements mondiaux et les différentes civilisations, sur les arguments que les hommes politiques actuels osent donner dans les médias pour justifier leurs actions, etc. Le choix narratif de Matz nous fait pénétrer au plus près de son intimité. Nous n'avons encore rien appris sur la couverture de ses camarades. Avec ce genre d'albums, on attend une action dure et justifiée, bien fondée mais pas trop philosophique, mais le réalisme en sort cette fois grandi. Par rapport au tout premier album du Tueur d'il y a vingt ans, Jacamon a modernisé les dessins, le trait semble un peu plus simple mais le rythme de production devrait s'en sortir amélioré. De plus, les expressions du visage du tueur lui-même sont plutôt réussies.
VERDICT
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Le Tueur continue son nouveau cycle en France dans un style plus réaliste, moins spectaculaire, mais finalement assez direct pour exposer un quotidien actuel. La formule de la série, tout comme le cadre, poursuit sa modernisation.