Réalisé par Martin Koolhoven.
Liz est une sage-femme qui ne peut pas parler. Elle est respectée et les villageois viennent lui demander de l'aide. Tout change lorsqu'un nouveau pasteur apparaît dans le village. Liz comprend immédiatement qu'elle doit craindre pour sa vie, ainsi que pour celle de son mari Eli et de ses enfants. Elle préférerait quitter immédiatement la ferme où elle vit et s'enfuir, mais Eli ne voit pas tout de suite le danger et cherche une autre explication.
Brimstone est un film sombre qui prend le spectateur à la gorge. Les images sont sombres et le décor joue un rôle déterminant dans l'atmosphère. Les fermes solitaires au milieu des vastes paysages traduisent bien l'isolement de Liz. Il y a aussi une quantité extraordinaire de violence dans ce film, mais elle n'est pas entièrement dépeinte. Cela ne la rend pas moins horrible. Il y a constamment quelque chose d'inquiétant dans l'air. Dakota Fanning incarne Liz avec la conviction nécessaire. Comme Liz ne peut pas parler, tout repose sur ses gestes et ses expressions faciales. Elle le fait apparemment sans effort et entraîne complètement le spectateur dans l'histoire. La présence de Fanning est indéniable. Elle marque le film de son empreinte. Liz a manifestement un passé, mais l'étendue du secret qu'elle porte en elle n'est pas claire et la vérité ne se dévoile que très peu. Les enfants du film méritent également des félicitations. Sam et Matthew, interprétés par Ivy George et Jack Hollington, tiennent bien leur rôle aux côtés de Fanning. C'est Emilia Jones en particulier qui se distingue dans le rôle de la jeune version de Liz. Elle est à la fois résistante et fragile. Carice van Houten joue un beau rôle secondaire, celui de la femme du pasteur, qu'elle interprète avec finesse. Le vicaire lui-même est joué par Guy Pearce, qui a même adopté un accent néerlandais pour l'occasion. C'est un personnage très franc qui suscite l'horreur et la peur chez le spectateur. Pearce se donne à fond dans ce rôle sinistre.
Le réalisateur Martin Koolhoven a écrit lui-même le scénario et a choisi une manière inhabituelle de raconter l'histoire. Le film est divisé en quatre chapitres et commence en quelque sorte à la moitié de l'histoire. Les deux chapitres suivants sont des flashbacks. Le premier raconte comment Liz s'est retrouvée au village et le second remonte encore plus loin dans le temps. On y voit la vie de la jeune Liz dans une petite communauté fermée. La quatrième et dernière partie montre comment Liz essaie d'accepter le passé et l'homme qui la prend pour cible. Il est difficile de mettre une étiquette sur Brimstone. Martin Koolhoven a un penchant pour les westerns et cela se reflète dans certains éléments du film. Il y a des duels, des hors-la-loi et beaucoup de choses à faire dans le bordel local, mais si Brimstone est un western, c'est au moins un western atypique. La tension sous-cutanée prévaut et la critique sociale et sociétale est claire. Le film remet en question le fanatisme religieux et l'oppression des femmes. Koolhoven ne recule pas devant la vengeance et le meurtre. La copie a une touche néerlandaise, car elle se déroule en partie dans une petite communauté calviniste orthodoxe et immigrée.
VERDICT
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Pendant près de deux heures et demie, l'histoire de Liz parvient à captiver. Il n'y a pas un seul moment d'ennui. L'atmosphère pesante et la menace omniprésente font de ce film une expérience cinématographique intense. Ajoutez à cela l'excellente interprétation des acteurs et le fait que Koolhoven propose un mélange subtil de western et de thriller. Brimstone est donc la garantie d'une soirée cinéma réussie. En prime, Kit Harrington fait son apparition à mi-parcours dans le rôle d'un hors-la-loi un peu crasseux, avec un juteux accent américain.