The Outer Worlds 2
Plate-forme : PlayStation 5 - PC - Xbox Series X
Date de sortie : 29 Octobre 2025
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Action/Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

The Outer Worlds 2 est la suite du RPG de science-fiction à la première personne primé d’Obsidian Entertainment.

Une aventure rocambolesque.

Cynique, brillant et plus pertinent que jamais, The Outer Worlds 2 expose une fois de plus le côté le plus grotesque du capitalisme spatial. Des années après le premier opus, Obsidian remanie la donne sans en changer la formule : des dialogues percutants, la liberté de choix et un monde saturé de corporations, de propagande et de sourires de façade. Cette fois-ci, cependant, le ton change. L’humour est toujours présent, mais derrière les plaisanteries se cache une vision plus amère et plus lucide, tandis que l’action se déplace vers la colonie d’Arcadia, un paradis artificiel au bord du gouffre. Le résultat ? Une suite plus ambitieuse, qui mêle satire et drame et démontre que l'univers de The Outer Worlds a encore beaucoup à offrir. Dans cette nouvelle aventure, l'histoire se déroule dans un univers alternatif où le destin de la Terre a pris un autre tournant : le président américain William McKinley n'a pas été assassiné en 1901, et sans cet événement, les grands empires industriels du XXe siècle ont prospéré sans entrave. Dès lors, l'humanité a évolué vers une civilisation dominée par les entreprises, où le pouvoir politique n'est qu'une façade, où le profit guide chacune de nos décisions et où les êtres humains ne sont que de simples rouages d'une machine cruelle et implacable : le capitalisme. Des siècles plus tard, ces mégacorporations ont étendu leur influence au-delà de la Terre, colonisant et terraformant des planètes extraterrestres. C'est là qu'entre en scène notre protagoniste, envoyé sur la colonie d'Arcadia – un secteur certes riche et technologiquement avancé, mais désormais isolé et profondément instable. De mystérieuses failles spatio-temporelles sont apparues en Arcadia, coupant tout contact avec la Terre et perturbant l'équilibre entre les factions locales.

Notre protagoniste est un agent du Directoire Terrien, une organisation chargée de gérer les relations entre la Terre et les colonies humaines. Sa mission consiste à enquêter sur l'origine de ces anomalies, mais la tâche se complique lorsque des conflits internes surgissent entre les corporations, les gouvernements autoritaires et de nouveaux mouvements locaux cherchant à redéfinir les règles du pouvoir. Le ton reste aussi ironique et incisif que dans le premier opus, mais cette suite se concentre sur une atmosphère plus sombre et complexe, avec des choix moraux encore plus nuancés et une plus grande liberté dans l'approche des missions et des factions. En bref, à l'exception de l'ennemi commun, le Protectorat , un régime totalitaire extrêmement puissant et dangereux, les autres factions, telles que le Choix de Tatie et l'Ordre des Ascendants, évoluent dans des zones grises dont l'extrémisme est particulièrement difficile à cerner, même si elles représentent une sorte de « moindre mal ».

Développement du gameplay et des personnages.

En matière de création d'univers narratifs, peu de studios peuvent rivaliser avec Obsidian, et The Outer Worlds 2 le prouve une fois de plus. Arcadia n'est pas qu'un simple décor ou une carte à explorer, mais un écosystème vivant, foisonnant de micro-récits qui s'imbriquent comme les pièces d'un puzzle. Chaque quête, chaque enregistrement audio, chaque document caché contribue à une vision d'ensemble, riche en intrigues politiques, en intérêts et en une humanité complexe. Il appartient au joueur de reconstituer le puzzle et de décider du destin de la colonie. Les choix ont une réelle importance : dialogues, actions et alliances peuvent avoir des conséquences dramatiques et souvent irréversibles, modifiant radicalement le cours de l’histoire – et son dénouement. Malgré la multitude d’intrigues et de sous-intrigues, Obsidian parvient à maintenir une cohérence et un intérêt constants grâce à une écriture brillante, empreinte de cynisme et de satire, mais capable également de moments plus sombres et introspectifs. Au cours de notre aventure, nous sommes accompagnés d'une équipe aussi excentrique qu'humaine : des personnages attachants, aux histoires personnelles intimement liées à l'intrigue principale et qui enrichissent l'univers du jeu. Narrativement, leur intégration est parfaite, même si leur impact sur le gameplay reste limité, un héritage du premier opus qui se fait encore sentir. Le jeu s'ouvre sur le ton épique – et volontairement exagéré – du Directoire terrien, qui se présente comme un groupe de héros invincibles tout droit sortis d'un film de propagande classique d'Outer Worlds. Cette scène donne immédiatement le ton du jeu : ironique, mordant et d'une satire impitoyable. Immédiatement après, on passe à la création du personnage . , nettement améliorée par rapport au premier opus, offrant davantage de liberté et d'options de personnalisation.

Après avoir laissé libre cours à notre créativité, nous pouvons choisir les origines et les statistiques initiales de notre avatar, qui définissent les fondements du personnage pour toute l'aventure. Du Professeur au Joueur, en passant par le Taulard ou l'Ouvrier, chaque origine influence la façon dont le monde réagit à nous et les possibilités qui s'offrent à nous dans le jeu. À cela s'ajoutent des Qualités et des Défauts, des éléments que nous pouvons accepter ou rejeter au fil de l'expérience, façonnant ainsi un protagoniste véritablement personnel. Côté gameplay, Obsidian a travaillé avec acharnement pour rendre le jeu plus fluide et dynamique. Les mouvements sont plus réactifs et la variété des outils disponibles enrichit considérablement l'exploration. Parmi les nouveautés, on retrouve les ASPP, des bottes à propulseurs intégrés permettant d'effectuer des doubles sauts, et le scanner à rayons N, utile pour repérer les ennemis, les circuits électriques ou les objets cachés à travers les murs. Ces gadgets ajoutent une dimension tactique et une plus grande liberté d'approche, rendant chaque mission plus ouverte et adaptable à votre style de jeu. Le système de tir a également été considérablement amélioré : les nouvelles armes sont plus variées, plus puissantes et surtout, plus agréables à utiliser. L’armure, en revanche, n’affecte plus les capacités du personnage, mais offre des bonus exclusivement liés au combat — un choix qui simplifie la gestion de l’équipement sans compromettre la stratégie.  (Et oui, n’oubliez pas Gary durant votre aventure !)

Une direction artistique brillante malgré une technique fluctuante.

Sur le plan technique, The Outer Worlds 2 ne tient pas toujours ses promesses. Même sur PS5, nous avons constaté d'importantes chutes de framerate, des plantages soudains et des bugs qui, dans certains cas, nous ont obligés à recharger notre dernière sauvegarde. Un patch majeur a déjà amélioré la stabilité générale, mais n'a pas complètement résolu les problèmes. Sur le plan artistique, The Outer Worlds 2 perpétue pleinement l'héritage du premier opus : un univers rétro-futuriste peaufiné dans les moindres détails et réinterprété avec encore plus de style. Chaque planète visitée possède une identité visuelle propre, avec des écosystèmes et des environnements allant du luxe artificiel des colonies les plus prospères aux paysages extraterrestres les plus sauvages et hostiles. Certains environnements sont tout simplement époustouflants.  Personnages, armes et armures reflètent à la perfection la splendeur décadente des grandes entreprises qui caractérise la série : couleurs saturées et néons dans les contextes dominés par les mégacorporations, tons austères et sévères pour le Protectorat, et une esthétique presque éthérée, dorée et spirituelle pour l’Ordre. Chaque détail visuel contribue à un monde où l’esthétique est indissociable du récit. Il convient également de souligner l'excellente bande originale : elle accompagne et amplifie l'atmosphère de chaque situation, alternant entre des morceaux solennels, ironiques et inquiétants selon le contexte. Même les stations de radio des différentes factions proposent des genres et des styles musicaux distincts, reflétant parfaitement l'identité et les « valeurs » de chacune. Les doublages sont quant à eux toujours uniquement en anglais.

Au  final, The Outer Worlds 2 confirme le talent d'Obsidian pour créer des mondes vivants, imparfaits et profondément humains. Malgré quelques bugs et une stabilité encore perfectible, le jeu parvient à enrichir la formule du premier opus sans en trahir l'esprit : une satire mordante, une véritable liberté de choix et un univers où chaque décision a des conséquences.  Arcadia est un lieu qui reste gravé dans les mémoires, non seulement pour son esthétique rétro-futuriste ou ses dialogues brillants, mais aussi parce qu'il parvient à nous faire sentir partie intégrante de quelque chose de plus grand : une expérience sociale déguisée en aventure spatiale, où le joueur n'est jamais un simple spectateur, mais un pion et un moteur du chaos. Malgré les errer et les plantages, on perçoit encore la profondeur et l'audace d'une expérience captivante, capable de mêler avec aisance humour et critique sociale. The Outer Worlds 2 n'est pas parfait , certes, mais il est sincère, intelligent et plein de personnalité – et dans un paysage vidéoludique de plus en plus uniforme, cela suffit à le faire briller comme une étoile solitaire. Un dernier point de critique : la version physique ne contient que 1.32 Go de données sur le disque.

VERDICT

-

The Outer Worlds 2 marque le retour d'un univers qui n'a rien perdu de son ironie ni de sa capacité à susciter la réflexion. Obsidian a créé une suite plus vaste, plus profonde et plus réfléchie, qui enrichit la formule originale sans la dénaturer. L'écriture reste le véritable cœur de l'expérience : brillante, incisive et capable d'entremêler satire et tragédie avec un équilibre rare. Une œuvre audacieuse qui n'hésite pas à tourner en dérision le système qu'elle représente, et qui y parvient avec style, profondeur et personnalité. Imparfaite, certes, mais d'une originalité remarquable.

© 2004-2025 Jeuxpo.com - Tous droits réservés