Scénario : Laurent-Frédéric Bollée
Dessin : Philippe Aymond
Bruno Brazil était un espion aventurier qu'avait dessiné William Vance sur un scénario de Greg (caché sous le nom de Louis Albert pour se cacher aux lecteurs de Tintin, alors qu'il écrivait alors près des trois quarts du magazine). Vance et Greg ont réalisé des dizaines d'albums sur Brazil et son légendaire Commando Cayman à l'époque, un groupe de combattants qui ont affronté toutes sortes de méchants puissants dans le monde entier. Après qu'un épisode se soit terminé presque fatalement et que certains membres y ont laissé la vie (ou du moins quelques parties de leurs corps), la relation entre Greg et Vance s'est obscurcie. Jean Van Hamme passa par là, XIII - au style et à l'atmosphère proche - était né, Brazil était enterré et le reste appartient à l'histoire de la bande dessinée. Philippe Aymond (qui a déjà fait Lady S. avec Van Hamme ) et Laurent-Frédéric Bollée (qui à l’époque avec le même Aymond a conçu les premiers tombes d'ApocalypseMania) reprennent le fil où Greg et Vance l'ont laissé trainer. Nous découvrons un Brazil tourmenté qui souffre encore du dernier échec de son commandement. En plus de son psychiatre, il n’est en contact qu'avec son ami Gaucho Morales. Cela change quand une sorte de némésis tue ses anciens ennemis ou les mutile gravement. Brazil et Morales sont obligés de rappeler ce qui reste de l’ancienne équipe. En dépit des blessures profondes et de la méfiance sous-jacente, le Commando 2.0 est lancé. Et c'est nécessaire, car l'homme qu'ils affrontent semble encore plus intelligent et plus cruel que tous leurs adversaires précédents réunis.
A l'issue du premier tome, le commando Caïman est toujours traumatisé par sa dernière mission et une nouvelle menace émerge déjà. Un criminel insaisissable tue tous ses anciens ennemis. Et ce nouvel adversaire semble être en train de mettre en place une opération de grande envergure liée à la conquête de l'espace. Pas le temps de pleurer ou de laisser cicatriser les blessures. Les survivants doivent se réunir à nouveau. Après un cliffhanger surprenant et quelque peu optimiste, c’est avec un sentiment double que nous restons coincés après ces "nouvelles aventures". Ce deuxième épisode de Bruno Brazil nous fait par moment penser à certains James Bond des années 80 (Moonraker par exemple). Son villain mégalomane qui s'est emparé d'une navette spatiale et est entré en contact avec les martiens. C'est assez gros et kitch, certains revirements de situations également. On est loin des aventures de la vieille série de Greg et Vance. Pourtant celle-ci se veut une suite quasi directe. L'actualisation est un peu discutable, les nouveaux lecteurs qui n'ont pas lu certains albums de l'ancienne série risquent d'être complètement perdues tant les références sont quand même nombreuses. Pourtant ce n'est pas une déception non plus. D'abord il y a les dessins de Aymond, bien que dans un style à l'opposé de Vance, sont magnifiques et très efficaces entre autres dans les décors, les engins et les scènes d'action. Ensuite Laurent-Frédéric Bollée a quand bien réussi a recréer le dynamisme et la magie qui existait entre les membres du commando Caïman. L'introduction des nouveaux personnages est également très intéressante. Les nostalgique préféreront se repropulser dans les trois magnifique intégrales disponibles de la première série de Greg et Vance.
VERDICT
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La reprise de Bruno Brazil évolue entre un certain respect des traditions et une évolution de sa direction. De quoi livrer une formule agréable mais pas totalement couronnée de succès.