Le plus souvent, dans le nouveau film d'action The Protégé avec Maggie Q, on peut voir ce que les réalisateurs veulent faire, même si parfois ils n'y arrivent pas. Mais il se passe suffisamment de choses dans ce film pour qu'il reste intéressant et amusant et qu'il soit recommandé pour satisfaire le besoin d'un film d'action solide et sans fioritures. Le film s'ouvre sur une jeune Vietnamienne nommée Anna, découverte et sauvée par un assassin légendaire nommé Moody (Samuel L. Jackson). Il la trouve par hasard cachée dans une pièce où un récent bain de sang a eu lieu, et Moody soupçonne que c'est elle qui a commis la plupart des meurtres, en légitime défense. Il voit en elle quelque chose qui justifie (dans son esprit) qu'il la prenne et l'entraîne pour qu'elle devienne l'un des tueurs les plus meurtriers du monde, comme le ferait tout bon père adoptif. Ils travaillent souvent ensemble, et lorsque nous rencontrons Anna adulte (jouée par Maggie Q), c'est juste avant que Moody ne soit brutalement tué, ce qui pousse Anna à se venger et l'oblige à faire la seule chose qu'elle ne voulait pas faire : retourner dans son Vietnam natal. Anna soupçonne que le travail qu'il essayait de la convaincre de faire avec lui est la raison pour laquelle il a été tué. Elle commence donc à chercher des indices, ce qui la met finalement dans la sphère d'un homme âgé, énigmatique et provocateur, nommé Rembrandt (Michael Keaton), qui vient dans la boutique de livres rares qu'elle tient comme couverture pour son programme de voyages et sa source de revenus. C'est cette attraction entre Anna et Rembrandt qui est la chose la plus intéressante et la plus déroutante de The Protégé. D'un côté, il est logique que le type d'homme qui l'attire soit celui qui peut l'égaler en termes d'impitoyabilité et d'habileté (naturellement, il s'avère que Rembrandt est aussi un tueur à gages, mais il travaille probablement pour la personne qu'Anna pense avoir tué Moody). Les deux protagonistes se livrent à une impressionnante scène de combat rapproché, merveilleusement brutale, mais aussi étonnamment chorégraphiée comme une danse séduisante. Leurs échanges sont suffisamment intrigants pour soutenir le film sur ces moments, mais pas assez pour compenser les autres déficiences du long métrage.

Réalisé par la légende de l'action Martin Campbell (Goldeneye, Casino Royale, les deux films Zorro, et même Green Lantern) et écrit par Richard Wenk (The Mechanic, The Equalizer 1&2, la suite de Jack Reacher, le remake de The Magnificent Seven), The Protégé fut le premier grand film d'été de l'histoire à avoir une femme asiatique dans le rôle principal, et c'est extrêmement important. Mais ce n'est pas suffisant pour que le film fonctionne à tous les niveaux. Mais Maggie Q est si sûre d'elle en tant que star de l'action et en tant que femme puissante qu'elle transcende les défauts d'Anna et en fait un personnage en charge de son propre destin. Nous aurions aimé que les dialogues soient mieux écrits par Wenk et que l'intrigue soit plus que conventionnelle, mais Q et Keaton sont si dynamiques qu'ils sont plus grands que la somme de leurs parties dans la plupart des moments. Nous avons également apprécié le fait que leurs styles de vie respectifs renforcent l'attraction, mais aussi qu'ils se mettent en travers, car ils commencent tous deux à réaliser qu'ils sont aux antipodes l'un de l'autre dans ce combat et que seul l'un d'entre eux peut gagner. Vers la fin, le film traite négligemment du traumatisme d'enfance d'Anna et nous montre enfin ce qui lui est arrivé exactement juste avant que Moody ne la trouve, mais rien dans la performance de Maggie Q ne nous indique que ce souvenir la dérange plus que les souvenirs des dizaines de personnes qu'elle a tuées depuis.