Boy's Abyss (Shounen no Abyss) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu quinze tomes à ce jour aux éditions Shueisha. Reiji Kurose mène une vie aussi morne que la ville dans laquelle il vit. C'est pourquoi il n'a pas encore réfléchi à son avenir et ne sait même pas s'il doit faire des études, d'autant plus que sa mère l'élève seule. Mais voilà qu'entre dans sa vie une femme mystérieuse qui le fascine immédiatement et le séduit même. Officiellement, c'est une idole admirée par beaucoup, mais en coulisses, c'est une femme déchirée, aux pensées sombres. Y a-t-il de l'espoir dans la vie ? Y a-t-il une lumière qui nous attend ? C'est le début d'une série de rencontres entre garçons et filles qui reflète le "maintenant".

Le gouffre qui menace d'engloutir Reiji s'enfonce de plus en plus dans le désespoir et entraîne également les personnes qui l'entourent. Un filet qui ne laisse personne s'échapper de la ville, ni dans le passé ni dans le présent. Et de plus en plus, il semble que la seule issue à ce gouffre soit la mort. Le passé frappe à la porte... Dans ce volume, nous faisons plus ample connaissance avec Reiji et la mère de Nozoe/Esemori grâce à un flashback intéressant qui nous montre comment la ville est pleine de flux et de reflux historiques, avec des personnes piégées comme une malédiction. Nous revenons ensuite au présent, avec le professeur Shibasawa de plus en plus ivre de pouvoir et désireux de se mettre en travers du chemin du protagoniste et de Chako, mais même elle doit se méfier de la mère de Reiji et de Minegishi. Pendant ce temps, la mère de Reiji fait des siennes avec son fils... De nouveaux détails apparaissent, peignant un tableau de plus en plus sombre, macabre et dérangeant, où chaque personnage est à la fois bourreau et victime, tous étant évidemment des patients psychiatriques potentiels en raison de leur morbidité et de leur psycholabilité. Il faut dire que, à l'exception de quelques passages et malgré la folie rampante, l'histoire tient assez bien la route. Il se passe à la fois peu et beaucoup de choses dans ce tome. Une grosse partie est consacrée au passé d’Esemori et de la la mère de Reiji et nous donne une impression de parallèle entre deux générations, de répétition. Dans le présent, le point de vue s’élargit un peu, l’histoire n’est pas centrée que sur Reiji. Plus on avance plus on a l’impression que tout le monde devient fou, et que Mademoiselle Shibasawa n’est pas forcément la pire… On voit aussi, encore plus que dans les tomes précédents que la ville et ses habitants fonctionnent comme une mafia, qui piège ses habitants et refuse de les laisser partir. Entre tout ça et la fin quelque peu énigmatique de ce volume, le 7ème tome et la suite de la série nous réservent assurément des surprises, et peut être enfin un tournant différent dans l’histoire.