Voici le récit d'un capitaine qui ne rapporte pas souvent des kilos d'or dans ses cales mais qui, en revanche, a la tête pleine d'histoires toutes plus épiques les unes que les autres. Rien de tel pour motiver son équipage qu'une histoire rocambolesque de trésor lointain à découvrir pour toujours trouver le goût de repartir voguer vers de nouveaux horizons ! Même si évidemment, cela peut mal finir !

"Certaines histoires font rêver, d’autres réveillent.” Avec des jeux de mots pointant leur nez dès la première page, des matelots qui parlent en vers et un capitaine qui séduit son équipage et lui remonte le moral et la soif de l’aventure avec ses belles paroles et son vocabulaire un tantinet prétentieux, c’est évident que “Les aventuriers de l’Urraca” est une histoire de pirates bien plus littéraire que les autres. Heureusement, on y trouve aussi des combats en mer, des complots, des mystères, des bagarres, des monstres jamais vus, des références livresques, des tempêtes de fin de monde, bof, de la belle vie de pirate - la seule question est "jusqu'à quand ? Eh bien, tant que le capitaine Sherman gardera son imagination et son intelligence, l’Urraca croisera les mers dans une chasse au trésor sans fin. Car, après tout, “l’art et la piraterie ont beaucoup de points en commun”. Rémi Farnos est un conteur exquis, et ce livre longuement peaufiné (il avoue y avoir consacré quatre années!) est son meilleur. Ça démarre un peu lentement, c’est assez gribouillé, mais le mystère est bien mené et la fin est excellente. Le dessin simple et dynamique nous embarque avec les matelots à travers ces voyages contés et maritimes.