Ancien agent des services secrets américains à la retraite, Robert McCall (Denzel Washington) occupe son temps à aider les autres. Entre secourir des gens en danger, faire le taxi pour un vieil homme et servir de modèle à un adolescent, le sexagénaire n'a pas de quoi s'ennuyer. Mais jusqu'où est-il prêt à aller lorsque cela touche quelqu'un qu'il aime ? Lorsqu'il arrive malheur à une vieille amie, le justicier tente de faire la lumière sur ce qui s'est passé. Son enquête le rapproche d'un ancien collègue de travail, le replongeant dans ses souvenirs encore douloureux. La menace se rapproche grandement de lui ...

L'appartenance antérieure de McCall aux agences de sécurité de l'État lui donne l'avantage d'avoir été de l'autre côté de la barrière, où sa sagesse particulière a été perfectionnée dans un professionnalisme au service du pays. Nous y voyons maintenant une sorte de samouraï urbain, les références de son réalisateur, Antoine Fuqua, au film classique de Jean-Pierre Melville sont plus qu'évidentes, elles sont les bienvenues dans ce monde où la conscience de soi est un autre outil de lutte contre le nihilisme. Fuqua est habile dans les symétries qui mènent au symbole. Comme quelqu'un le dit dans ce film - que nous ne pouvons dévoiler pour ne pas gâcher le plaisir de son contenu -, il n'y a plus de bon ou de mauvais, mais de chanceux et de malheureux. C'est ce pragmatisme extrême qui supprime le dernier masque du monde présenté comme égalitaire et s'élève  devant l'inéluctable décision de l'ami-ennemi. Puisqu'il s'agit d'une adaptation d'une série des années 1980, on se doutait que Equalizer, allait présenter un petit côté justicier surhomme qu'il fallait accepter, mais là, on a carrément Terminator croisé avec Superman. Néanmoins, Denzel Washington a plus la classe que nombre de ses (vieillissants) compatriotes du cinéma d'action, la réalisation est moderne et c'est divertissant.