Arrivé dans le Far West américain avec sa fiancée (Rosamund Kwan) et son acolyte Seven (Yeung Pan Pan), Wong Fei Hung (Jet Li) est attaqué par des Amérindiens et laissé pour mort. À son réveil, il a perdu la mémoire, mais ses talents de combattant impressionnent tellement les guerriers de la tribu qu'ils lui tendent la main. Avec l'aide de ses nouveaux alliés, Hung part à la recherche de ses amis disparus.

Once Upon A Time in China & America se démarque des cinq autres volets de la série de Tsui Hark, inspirée des aventures de Wong Fei Hung, personnage historique et artiste martial. Hormis quelques commentaires virulents sur l'unité culturelle et le racisme, il s'agit à tous égards d'un véritable film d'action extravagant, qui s'apparente davantage au film de Sammo, Millionaire's Express (1986), qu'à l'œuvre de Hark. Entièrement tourné au Texas avec une équipe majoritairement américaine et réalisé par Sammo lui-même, le long métrage enchaîne les scènes d'action sans grand interstice, commençant par un scénario entraînant de diligence en fuite. À la fin de la course-poursuite, Wong souffre d'amnésie, un phénomène cinématographique courant, et est adopté par une tribu indienne en difficulté. Pendant ce temps, Tante Yee et Club Foot recherchent leur ami, tandis que la franchise de cliniques Po Chi Lam de Bucktooth Sol subit constamment les attaques racistes d'une ville peuplée de ploucs. C'est à peu près tout ce qu'il faut savoir sur cette histoire, aussi riche en artifices qu'en action câblée.

En raison du décor et de la nature de la série, Jet Li et ses amis doivent composer avec une multitude d'acteurs gweilo… oh là là ! Les cinéphiles hongkongais du monde entier savent ce que cela signifie. Mais là, ils se trompent. Ce film met en scène certains des meilleurs acteurs blancs du cinéma hongkongais. Billy, le flingueur blond, interprété par un inconnu, Jeff Wolfe, est étonnamment bon dans le rôle du grand allié prétentieux de Wong. De plus, le maire, le shérif et les habitants ne sont pas particulièrement mauvais. Ils n'ont juste pas grand-chose à faire, si ce n'est s'en prendre aux Chinois et devenir des souffre-douleurs. Le final éclate lorsque Wong et ses partisans, un maire corrompu et une bande de braqueurs de banques (dont le chef ressemble à un vampire et use de ses éperons de manière mortelle) se croisent. Le combat final de Wong Fei Hung avec le chef frise l'absurde, mais est filmé et monté avec tant de style qu'il ne vous dérangera pas outre mesure. A noter que ce film est surtout connu pour l'accusation selon laquelle Sammo aurait volé l'idée à Jackie Chan, qui a sorti le western américain Shanghai Noon trois ans plus tard, en 2000. Il semble que, depuis que Sammo a volé son idée, Jackie ait intégré des détails directement empruntés à Dr Wong en Amérique pour son film. Par exemple, le personnage de Jet Li se retrouve fiancé à une squaw, tout comme celui de Jackie. Une séquence de pendaison est déjouée dans les deux films. Chaque film met en scène des ploucs, des braqueurs de banque et des fonctionnaires corrompus. L'un des méchants du film de Sammo (Roger Yuan) a même été choisi pour incarner le principal méchant de Shanghai Noon. Il existe probablement d'autres exemples.