Boris et Genia sont en train de divorcer. Ils se disputent sans cesse et enchaînent les visites de leur appartement en vue de le vendre. Ils préparent déjà leur avenir respectif : Boris est en couple avec une jeune femme enceinte et Genia fréquente un homme aisé qui semble prêt à l'épouser... Aucun des deux ne semble avoir d'intérêt pour Aliocha, leur fils de 12 ans. Jusqu'à ce qu'il disparaisse.

Après Léviathan, le réalisateur russe Andreï Zviaguintsev signe Faute d'amour (Loveless). L'hiver moscovite sert de cadre à cette histoire où l’amour, comme le soleil, fait défaut. Autour de la recherche de l'enfant, les tensions vont se cristalliser : La mère déteste son mari, son amant est perturbée par l'absence de sa fille partie étudier au Portugal. De son côté, le père connaît des difficultés dans son travail et sa nouvelle compagne lui reproche de ne pas l'aimer assez. La disparition d'Aliocha va accentuer l'isolement des personnages, les parents participants aux recherches sans s'adresser la parole. Le réalisateur nous entraîne dans un drame sombre et froid, à l'image de cette Russie peu accueillante et presque robotisée. Le film parvient à créer une atmosphère presque anxiogène, interpelle son public et le marquer durablement.