Route End est une série qui s'est récemment terminée au Japon en huit tomes aux éditions Shueisha. Témoin de la mort de sa mère qui s'est suicidée devant ses yeux, Taji Haruno souffre encore de ce traumatisme aujourd'hui. Il a choisi une carrière très spéciale : nettoyer les scènes de crime, afin de sauver l'âme des victimes. Mais les fantômes des cadavres n'ont toujours pas lâché Taji. Un jour, il doit effectuer un travail spécial, après qu'un tueur en série nommé END ait fait des ravages dans son quartier. L'affaire prend une tournure personnelle lorsqu'il découvre que son patron, qu'il considère comme un vrai père, est peut-être impliqué dans ces morbides mises en scène. Taiji décide de retrouver le meurtrier alors que sa confiance en la police décline de plus en plus. Pourtant, Akina Igarashi, l'une des détectives responsables de l'investigation, a beaucoup de points communs avec Taji, et le destin vont les faire se rencontrer accidentellement. Avec un fort motif d'assassinat, l'auteur commence par décrire la tactique, la cause du projet, le processus, pour faire sortir le meurtrier. Kaiji Nakagawa a ouvert un monde rempli d'obsessions passées, à propos de la vie et de la mort mort, de la douleur ou l'impuissance, de la haine cachée après avoir souffert. Les meurtres continuels causés par End sont une combinaison de nombreuses histoires apparemment sans rapport, de personnes qui ne se connaissent pas. Et pourtant les circonstances sont liées les unes aux autres.

Dans ce tome six, l'enquête continue concernant l'affaire End, mais les fausses pistes sont nombreuses et personne ne semble en mesure de démasquer le vrai du faux. Pourtant, l'inspecteur Kito obtient des informations utiles de Koji Tachibana, l'ancien patron d'AUM Nettoyage, qui a accepté de jouer les indics en échange de la promesse de la fin de l'enquête sur les triplés. Peu de temps après, Kito reçoit un tuyau lui annonçant que End serait sur le point de frapper à nouveau dans l'appartement 102. Kito et Igarashi (qui a récemment découvert l'identité du précédent locataire de l'appartement où a eu lieu l'un des homicides) se rendent à l'endroit indiqué ... et arrêtent End ! A deux tomes de la fin, c'est une surprise, mais malgré tout, il reste encore beaucoup d'éléments à résoudre, notamment comprendre les motivations du tueur, découvrir son passé, etc. De quoi apporter un nouveau regard sur ce qui s'est passé jusqu'à présent. Évidemment, la presse s'en donne à cœur joie et le battage médiatique sera extrêmement difficile à gérer pour les proches du tueur (les médias nippons sont pires que les chaînes d'info en continue françaises dans la conquête du scoop et du buzz). Le volume se conclut en remontant dans le passé, l'occasion de mieux cerner sa personnalité et de découvrir quelques séquences choquantes. Il reste malgré tout beaucoup de choses à régler, notamment comment End choisissait ses victimes, quel est son lien avec les triplés. L'auteur sait bien gérer les faux semblants, Route End force les lecteurs à deviner sans cesse la vérité sur End, confirmant ainsi le succès de la construction du complot. Il n'y a pas de dessin étincelant qui captive le cœur des gens, mais le dessin simple, presque minimaliste, des détails de Nakagawa représente un roman policier mystérieux. Cependant, minimaliste ne veut pas dire imprudent,. On peut dire que l'auteur Nakagawa Kaini accorde une attention particulière à la reproduction de la scène de crime ou à l'expression des personnages.