Adam Clay (Jason Statham) est un homme taciturne. Il a loué une partie de la grange de la ferme d'Eloise Parker (Phylicia Rashad) et se consacre à l'entretien de ses colonies d'abeilles. Personne ne sait que Clay est ce qu'on appelle un « beekeeper » à la retraite, c'est-à-dire un homme qui avait le permis de tuer pour le bien de la communauté. Eloise, une enseignante à la retraite, gère la fortune d'une fondation caritative d'une valeur de deux millions de dollars. Un jour, alors qu'elle est assise devant son ordinateur, un message lui indique qu'il y a un problème technique. Au centre d'appels qu'elle appelle, son interlocuteur Garnett (Davis Witts) exulte : Il a de nouveau une personne âgée sur les bras, qu'il peut persuader par des mensonges ciblés de lui accorder l'accès à ses données. Lorsqu'Eloise se rend compte que ses comptes ont été vidés, elle se tue de désespoir. Clay rend visite au centre d'appel. Il porte sur lui deux bidons d'essence et explique calmement aux employés qu'il va mettre le feu au bâtiment. Commence alors une vendetta qui le mènera jusque dans les hautes sphères économiques et politiques. Bien que Verona Parker (Emmy Raver-Lampman), la fille de la défunte, enquête sur l'affaire en tant qu'agent du FBI, Clay la sème régulièrement.
Chaque jour, des personnes sont victimes d'escroqueries. Des bandes bien organisées s'en prennent par exemple aux internautes âgés, qui sont facilement déstabilisés. Sous prétexte d'aider leurs victimes, ils leur soutirent des mots de passe ou les incitent à effectuer des transactions en ligne qui les conduisent en quelques secondes à la ruine financière. Dans le thriller d'action « The Beekeeper » du réalisateur David Ayer (« The Transporter », « Suicide Squad »), le puissant héros ne fait pour une fois pas la chasse aux terroristes internationaux et aux marchands d'armes, mais aux criminels dont personne ne peut être à l'abri des méthodes d'hameçonnage dans ses propres murs. L'ancien agent secret Clay, interprété par Jason Statham, s'assure la sympathie du public lorsqu'il fait sortir de leur anonymat de tels escrocs sans scrupules pour s'en prendre à eux. Clay venge, comme il le souligne à plusieurs reprises, la seule personne qui se soit jamais occupée de lui. Dans la ferme d'Eloise Parker, l'apiculteur voulait prendre de la distance par rapport à son ancien métier de soi-disant « beekeeper ». Sous cette appellation, le scénariste Kurt Wimmer a imaginé des agents gouvernementaux très secrets, autorisés à intervenir de leur propre chef lorsqu'une communauté est déséquilibrée. L'analogie entre la colonie d'abeilles et la société humaine se fonde sur l'idée - malheureusement non démocratique - qu'il faut un gardien et un protecteur qui doit arranger les choses pour le bien du peuple. Si l'on voit donc Clay gazer au début un nid de méchants frelons qui menaçaient ses abeilles, on se doute de la suite des événements. Il est clair que la protection de la nature et des animaux ne joue aucun rôle ici. De même, la relation entre Clay et la vieille fermière est rapidement balayée par la mort de cette dernière avant qu'elle n'ait eu le temps d'émerger. Le thème principal est l'action pure et dure. La manière dont ce combattant du monde analogique s'en prend aux jeunes escrocs sur leur lieu de travail a son charme. Ceux qui aiment revoir Statham dans son élément d'action seront récompensés par de nombreux combats au corps à corps détaillés. La prédilection de Clay pour le feu et les explosions est également une source de plaisirs. Mais la description parcimonieuse des personnages et une tendance à l'exagération du contenu viennent rapidement entraver la montée de la tension.
VERDICT
-
Sous la direction de David Ayer, l'acteur principal Jason Statham est une fois de plus au sommet de sa forme en héros d'action taciturne et dur. La vendetta d'un ancien agent secret est originale, car elle est dirigée contre des escrocs sur Internet qui contactent des personnes âgées depuis des centres d'appel et vident leurs comptes. Le thriller dispose de valeurs visuelles pertinentes avec de nombreuses scènes de combat rapproché et des bâtiments démolis. L'exagération du contenu, la description parcimonieuse des personnages et l'idée étrange que des individus doivent recourir à la violence de leur propre chef lorsqu'une société est en proie au désordre limitent toutefois le plaisir du film.