Patxi Babel, 19 ans, vit au Pays Basque. L'adolescent aspire à devenir surfeur professionnel, non pas pour la gloire, mais pour la passion du sport qui l'anime. Lors d'une épreuve à Lacanau, alors qu'il est pratiquement qualifié pour les demi-finales, Patxi passe volontairement à côté de la meilleure vague, et son ami, le brésilien Ricaro, remporte la manche. Son père, qui n'est autre que son entraîneur, n'apprécie pas se laisser aller. Et ce n'est pas prêt de s'arranger : Patxi sèche l'entraînement et se rend à une fête de nationalistes basques. Durant cette soirée, il rencontre la jolie Laura, mais les évènements vont mal tourner lorsque les gendarmes font irruption pour tenter d'arrêter le père de la jeune fille. Patxi s'interpose et frappe au visage un agent de la maréchaussée. A cette occasion, le sombre passé du père Patxi ne tarde pas à revenir à la surface.

Entre jeunesse, aventure et policier, Patxi Babel est surtout un récit d'émancipation de l'adolescent, sur fond de nationalisme basque et de secret de famille. L'intrigue est plutôt intéressante à suivre, et s'étalle sur deux tomes. Dans cette deuxième partie, Patxi est sur les traces de son vrai père, Maïtasun, à Byron Bay (Australie), le paradis des surfeurs.  Le récit fait ensuite une ellipse temporelle pour nous replonger en 1992, dans l'arrière-pays basque, où l'on découvre les sombres événements qui ont conduit l'entraîneur de Patxi en prison, les faits n'étant pas prescrits (et pour cause).  Le dessin s'avère réaliste et expressif, et les amateurs de surf n'auront aucun mal à reconnaître les paysages de Biarritz où se déroule une large partie de l'action.  En revanche, le style très coloré tranche radicalement avec la caractère réaliste du récit. Les personnages manquent également d'un peu de finesse, notamment leurs silhouettes quelque peu difformes.