Scénario : Yves H.
Dessin : Hermann
Prenant place dans un monde futuriste post-apocalytpique, Le passeur est un thriller qui nous permet de suivre l'odyssée d'un couple tentant de rejoindre un paradis perdu. Dans cette fuite en avant, Sam et Samantha se dirigent en effet vers Paradize, un endroit où l'on peut vivre en paix à condition d'y mettre le prix. Les habitants de ce monde sont comme statiques, emmurés vivants au sein d'eux-mêmes. Le couple monte dans un bus qui doit les conduire vers leur eldorado, mais ils n'ont réglé le billet que pour une personne. Sam va devoir trouver le reste de la somme pendant que Samantha reste prisonnière du terrifiant chauffeur. Mais Sam et Samantha vont vite déchanter en réalisant que même après l'apocalypse, c'est toujours l'argent qui dicte sa loi. Comme dans toute bonne histoire, il y a une marge entre le rêve et la réalité : Paradize est en réalité dirigée par un tyran cul de jatte et sans bras, un territoire dont personne ne peut s'échapper si ce n'est au prix de sa propre vie. L'humanité, ou ce qui en reste, semble avoir retrouvé ses plus bas instincts.
Les Hermann père et fils reviennent dans un western post-apocalyptique, sorte de Jeremiah encore plus décadent. Cet ouvrage unitaire présente une atmosphère angoissante, le scénario d'Yves H. plonge assez rapidement dans la violence totale. Le rythme est soutenu, et même si on n'en a pas forcément encore conscience, l'amour triomphera de tout au final. Le dessin d'Hermann affiche des couleurs sombres, une galerie de personnages souvent très repoussants (que cela soit pour le comportement ou leur physique mutilé), et un ciel particulièrement opaque. Cette tonalité donne une ambiance très dérangeante, comme si un cataclysme nucléaire avait décimé le monde.
VERDICT
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Le passeur s'intéresse à deux personnes dont on ignore tout, qui va tout tenter pour rejoindre un paradis perdu, Paradize. La quête d'un avenir meilleur est vieille comme le monde, surtout dans cette société post-atomique, mais l'avenir ne l'homme n'est pas beau à voir : Violence gratuité, perversité, agressivité, le malaise règne à tous les instants.