À travers les échardes des pavois et le fracas des lames, se dessine une voie vers la gloire. Dans cette période de paix, les seigneurs et chevaliers ont, pour combler le manque des champs de bataille, privatisé le monde de la joute. Ces guerriers, tantôt désarçonnant leurs adversaires et réclamant rançons, tantôt croisant le fer et implorant pardon, ont derrière leurs visières déformées, le feu d'anciennes rivalités. C'est bel et bien dans cette discipline que se jettent nos deux héros Josselin et Jehan. Le premier, Chevron d'Argent, de constitution robuste et l'écuelle remplie à ras bord de "chevalierserie" ne se voit pas autrement que champion du tournoi ce qui exaspère son compagnon de combat Jehan dit Tête de Chien. Ce second cavalier a peut-être le corps un peu frêle mais il a plus de dextérité que les autres et surtout il cache un secret qui semble lui donner toute sa malice. Oui Jehan est une jeune femme. Seuls Josselin et l'écuyer Paulin sont au courant de sa réelle identité. Au fil de batailles et de leur gain en expérience (à défaut de deniers), l'équipe veut affronter le Chevalier Noirci, un combattant mystérieux qui ne retire jamais son heaume. Aurait-il lui aussi un sombre secret ?

Premier album de la série, Tête de Chien nous fait faire le tour de cette ancienne discipline qui n'a rien à envier à nos sportifs contemporains avec leur armée de sponsor et leur esprit bien loin parfois, de Coubertain. Bien sûr, il fallait se montrer sous ses meilleurs atours lorsqu’on rentrait dans la lice des tournois. Mais les chevaliers ne cherchaient pas qu’à plaire aux dames. Les intrigues politiques et l’appât du gain se cachaient derrière les écus ou au bout des lances. Les auteurs de l’excellent Roy des Ribauds nous relatent tous ces enjeux dans une nouvelle série d’action très efficace. Après les jeux du cirque, avant les compétitions de football, il y eu les tournois de chevaleries. A chaque époque son spectacle pourrait-on dire. Et à chaque période son rebondissement : Arrivé au tournoi de Joigny, Josselin est blessé et doit laisser sa place à Jehan. Le dessinateur/coloriste Yoann Guillo sur les traits de Ronan Toulhouat fait vraiment mouche.