Moscou, 1931. Alors que la nuit tombe sur le Kremlin, Staline décide de dicter à un secrétaire du Parti, terrifié, le récit de sa jeunesse. Le dictateur vise à rétablir la vérité sur son histoire, enfin "sa" vérité. L'intrigue nous replonge alors en 1878 à Gori, le jeune Joseph Staline, encore nommé Iossif Vissarionovitch Djougachvili (appelé affectueusement "Sosso" par ses proches) est déjà un enfant rebelle, très ambivalent. Son père, Vissarion Djougachvili, était un cordonnier gagnant bien sa vie, mais qui devint rapidement alcoolique. Quant à sa mère, Ekaterina Gavrilovna Gueladzé, elle était une couturière d'Ossétie, fervente orthodoxe. C'est elle qui poussa Staline vers la prêtrise, et après avoir réussi ses examens, ce dernier entre 1894 au séminaire de Tiflis. A la fois chef de gang et poète, Staline commence à remettre en cause l'autorité du séminaire et finit athée. Il décide de s'inscrire à la branche locale du Parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR), puis rejoint ensuite Batoumi pour le compte du Parti. Jeté en prison, il finit en exil en Sibérie pour trois ans. Devenu ensuite un fervent révolutionnaire, il sera arrêté à de nombreuses reprises. En 1904, il rejoint la faction bolchevique du P.O.S.D.R. et rencontre pour la première fois Lénine un an plus tard ...

Les scénaristes Arnaud Delalande et Hubert Prolongeau s'appuient sur une documentation fournie pour nous résumer l'enfance difficile de Staline. Un peu plus âgé, il devient un révolutionnaire, sans cesse pourchassé par la police secrète du Tsar. Malgré le contexte éprouvant, l'ouvrage ne laisse aucunement penser que la jeunesse de Staline est responsable de la personnage qu'il va devenir. Le dessin est quant à lui signé Eric Liberge et s'avère très soigné, offrant un trait réaliste, avec des effets de mise en page efficaces.