Strasbourg dans les années 1930 : Le jeune Marcel Mangel (Jesse Eisenberg) souffre du fait que son père Charles (Karl Markovics) ne le prend pas au sérieux en tant qu'artiste. Avec son frère aîné Alain (Félix Moati) et son cousin Georges (Géza Röhrig), il se joint à un groupe qui fait passer la frontière franco-allemande à des orphelins juifs afin de les protéger des nazis. Ce faisant, Marcel se rapproche également de son béguin Emma (Clémence Poésy). Lorsque la situation politique s'aggrave, le groupe finit par rejoindre le mouvement de la Résistance. Klaus Barbie (Matthias Schweighöfer), un national-socialiste convaincu, devient un adversaire implacable.

Dans son drame biographique "Resistance", le réalisateur et scénariste Jonathan Jakubowicz ("Hands of Stone"), né en 1978 à Caracas, s'intéresse aux premières années de la vie du célèbre mime français Marcel Marceau (1923-2007). L'œuvre, réalisée en partie en Bavière, montre d'une part comment le jeune homme devient un activiste politique en temps de guerre, et nous fait d'autre part participer à la découverte et au développement du talent de celui qui deviendra une star, notamment pour enthousiasmer les enfants avec son art. Il y a beaucoup de potentiel dans "Resistance" - à la fois comme cinéma politique puissant et comme hymne à la force de la créativité. À certains moments, le scénario et la mise en scène de Jakubowicz parviennent à exploiter ces possibilités - par exemple lorsque surviennent les premières rencontres entre Marcel, d'abord réticent, et les orphelins juifs perturbés. La musique d'Angelo Milli est cependant trop puissante ; certains passages sont inutilement kitsch - et dans l'ensemble, le film est trop conventionnel dans sa forme pour laisser une impression durable en tant qu'œuvre indépendante. L'acteur principal Jesse Eisenberg ("The Social Network") incarne le mime pur-sang avec des angles et des arêtes et laisse ainsi deviner quelle personnalité fascinante et en même temps en lutte avec elle-même était Marcel Marceau. L'interaction avec sa partenaire à l'écran Clémence Poésy fonctionne également. Matthias Schweighöfer est solide dans le rôle de l'antagoniste Klaus Barbie ; la distribution des rôles secondaires - dont Ed Harris dans le rôle du général américain George S. Patton et Karl Markovics dans celui du père de Marcel - est remarquable.