L'un des héros vénérés de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, Missak Manouchian sera réinhumé dans les salles sacrées du Panthéon de Paris par décret du président français Emmanuel Macron, le 21 février 2024. Les Français qualifient cet acte estimé de « panthéonisation », un honneur réservé aux personnalités les plus distinguées de la nation. Des sommités telles que Baudelaire, Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau, Emile Zola, Marie Curie et d'autres font partie des personnalités nationales reposant au Panthéon. Le privilège d’accorder cette distinction distinguée appartient uniquement aux présidents français. Missak Manouchian est le premier immigrant, le premier Arménien et le premier communiste à recevoir cet honneur prestigieux. Les restes de l'épouse dévouée de Manouchian, Méline, qui a également joué un rôle essentiel dans la résistance clandestine française contre les Allemands, seront réinhumés aux côtés de son mari au Panthéon, mais sans la « panthéonisation » formelle. Né le 1er septembre 1906 à Adiyaman, en Arménie occidentale, Missak Kevork Manouchian a été témoin des épreuves qui ont frappé les Arméniens de sa génération et a connu les épreuves de la vie lorsqu'il était enfant. Son père fut victime du génocide arménien de 1915 et sa mère périt lors des déportations. Missak et ses deux frères ont survécu en trouvant refuge dans des orphelinats arméniens au Liban. Il a d'abord été à l'orphelinat de Jibeil (Byblos), puis a retrouvé son frère Garabed à l'orphelinat national arménien de Jounieh, qui est devenu leur maison et leur première école. En 1925, Missak s'aventure en France, s'installant d'abord à Marseille puis à Paris. Alors qu'il travaillait à l'usine Citroën, il fonda la revue littéraire « Chank » en 1930. Il était également poète. Ses poèmes sont publiés dans l'hebdomadaire « Zankou », qu'il crée en 1937.

Puis vint la Seconde Guerre mondiale et l'occupation allemande de la France en 1940. Missak participa activement au mouvement de résistance français contre les forces d'occupation allemandes, aux côtés de son épouse bien-aimée, Méline Manouchian. En 1943, sous la direction de Manouchian, le groupe mène des attaques audacieuses contre l'ennemi. Cependant, en novembre 1943, Manouchian fut capturé, torturé et finalement exécuté avec 21 de ses courageux camarades. En reconnaissance de son courage et de son dévouement exceptionnels, Missak Manouchian a été décoré à titre posthume de l'Ordre national de la Légion d'honneur, la plus haute distinction française en matière de mérite. Les rues et les places de Paris, Marseille, Valence et Erevan portent son nom et témoignent de l'héritage durable de Manouchian et de son groupe vénéré. Ce qui rend ce roman graphique si intéressant est son exploration des différents milieux ethniques et politiques en France pendant l'occupation allemande et au milieu des années 1950. Le lecteur est plongé dans un monde où le communisme est presque la manière normale de considérer la société. Quelques connaissances en histoire ne sont pas de trop pour savoir de quoi il en retourne, mais l'album est complété par un dossier de Denis Peschanski sur le rôle décisif des étrangers dans la Résistance. Le dessin, relativement agréable avec l'aspect épais collant à l'histoire, accuse malgré tout un certain côté rétro. L'album est découpé en chapitres, ponctués par des publicités d'époque.