Outrages
Plate-forme : Blu-Ray
Date de sortie : 08 Janvier 2025
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
film
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Réalisé par Brian De Palma.

Le soldat Eriksson, récemment au Vietnam, est sauvé au combat par son sergent, le courageux mais cruel Meserve. Il est ensuite impliqué dans l'enlèvement d'une jeune paysanne. Violée par des membres de l'équipe (mais pas par Eriksson), la jeune fille est ensuite tuée lors d'une bagarre, sur ordre de Meserve lui-même. Eriksson n'aura de repos que lorsqu'il verra ses compagnons condamnés.

Vingt ans avant « Redacted », dans le magma anti-guerre de « Platoon » ou « Full Metal Jacket », De Palma utilise aussi son œil et donne son avis sur la guerre au Vietnam, un conflit déshumanisant même pour les jeunes, où la raison et la conscience sont mises de côté, où la pulsion de survie est assurée par la crudité animale. De Palma a réussi à éviter l'enrôlement au Vietnam en se faisant passer pour un homosexuel, il n'était pas comme Oliver Stone de la chair à canon dans la jungle, il n'a pas vu l'horreur de ses propres yeux, mais malgré cela il fait partie d'une génération traumatisée et névrosée par l'odeur du napalm. La conscience de De Palma regarde le sang et les bombes en les filtrant à travers la virtuosité de la caméra, il n'ajoute rien de nouveau aux autres films sur le Vietnam de cette période. Mais les yeux et le cœur du soldat Eriksson sont ceux du réalisateur.Inspiré d'une histoire vraie, Brian descend en Asie du Sud-Est, nous donnant une histoire déchirante, sectaire et politiquement correcte, vue à travers les yeux d'une nation démocratique et gardienne de la paix. Les victimes de la guerre sont les soldats, mais surtout les civils, une jeune paysanne qui ne sait rien de Johnson, d'Ho Chi Minh et du communisme. L'histoire est écrite au milieu des cris, des larmes et des blessures de ceux qui ne connaissent pas le conflit mais le subissent, qu'il s'agisse d'un soldat d'une vingtaine d'années ou d'un jeune adolescent, ils « partagent » ensemble les horreurs, dans l'atroce mécanisme de l'auteur-victime. De Palma filme son Vietnam avec l'énorme stylisme qui le caractérise, où les cadres d'une jungle douloureuse sont des œuvres d'art cinématographiques. L'histoire nous parle d'un environnement exterminé, où une photographie brillante et compacte silhouette les personnages et les divise en bons et mauvais, le soldat Eriksson d'un côté : la conscience civilisée et humaine, un croyant dans le droit. Contrairement à Platoon, Casualties of War prend des tons manichéens, il y a le bien et le mal, ce dernier survivant aux lois d'une jungle guerrière. Les soldats de Stone étaient multiples et contrastés dans une sorte de cause à effet, où même les plus « propres » ne pouvaient pas s'échapper. De Palma choisit la voie de la némésis du bien et du mal, même si dans le « groupe “ de Meserve il y a un soldat hispanique, de foi chrétienne, qui tente d'échapper à l'abomination, mais qui est contraint de subir la violence coercitive, du plus ” puissant “ ou du plus ” fort ». Tout suit donc une seule clé de lecture, à savoir que « la guerre, c'est nul », sans soustraction, raisonnement et déductions, qu'il s'agisse des États qui la produisent ou des hommes qui la servent. De Palma a son mot à dire sur le Vietnam, en réalisant une œuvre peut-être un peu sous-estimée, peut-être à cause de la période pleine de « bellicisme » cinématographique douloureux, ou à cause de thèmes aujourd'hui inconfortables et qu'on ne peut qu'oublier. Un tel film a un énorme pouvoir didactique, quel que soit le point de vue, « Casualties of War » est la douleur absurde et quotidienne d'un peuple endormi et accro à l'horreur, où la mise en scène est volumineuse et magnétique dans sa livraison du tourment. Ensuite, nous, spectateurs, sommes laissés à nous-mêmes pour tirer les conclusions, d'une brutalité gratuite et inconcevable, acquise par un patriotisme stupide et rhétorique, dans des camps d'entraînement où il n'y a pas d'être humain, mais seulement de l'exaltation.  Dans ce cocktail douloureux, les personnages sont incarnés par un casting magnifique, du bon Michael J. Fox au cruel Sean Penn, une superbe centralité d'acteurs, surtout Sean Penn, parfait pour nous mettre sous les yeux la folie d'un conflit inutile. La bande son de Morricone est alors la cerise sur le gâteau, une symphonie aussi amère que poétique, d'une histoire à mille lieues de nous, mais proche, malheureusement proche de nos consciences d'êtres humains......

VERDICT

-

Un peloton de soldats viole et tue une jeune fille vietnamienne. De Palma aborde de front la guerre du Vietnam, après l'avoir évoquée à plusieurs reprises au cours des années où elle durait encore, et le résultat est globalement réussi: un aperçu de l'horreur dans lequel la valeur de la vie humaine devient inexistante, avec des moments dramatiques puissants aidés par la musique de Morricone.

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