An 844, Séville. La ville espagnole est occupée par les Vikings depuis une dizaine de jours mais les Sarrasins approchent à grands pas et il est temps de partir. Pourtant, la découverte d'une créature étrange nommée Ezebelamiri attire l'attention des envahisseurs. Son gardien a beau avertir les Naurois de sa dangerosité (elle ferait perdre l'esprit aux hommes), Biornolfr n'en a que faire et décide d'emmener l'humanoïde à bord de leur navire. Lors du trajet de retour en Mer du Nord, poussé par la curiosité, ce même Biornolfr décide de retirer le masque cachant le visage d'Ezebelamiri et de profiter de ses charmes. Funeste erreur, il s'agit nul autre autre que d'une sirène dont le chant fait perdre conscience à tout l'équipage et provoque une violente tempête qui précipite le naufrage. Biornolfr a le réflexe de lancer la sirène par-dessus bord, enfermée dans une cage. Quelques jours plus tard, la sirène pond un œuf, fruit de sa fugace union avec le viking, et quelques mois après, un triton va en sortir. Ce dernier est marqué dès la naissance par un symbole de magie, censé abriter de grands pouvoirs. Des années ont passé, Rân, la souveraine des mers et fille d'Aegir, découvre ce triton rejeté par son espèce. Elle décide de le prendre son son aile car sa fille Blodughadda porte elle-même ce même symbole, la marque d'Ansuz. Celle-ci sera chargé de son éducation et rapidement le triton (désormais appelé Gildwin) et la sirène deviennent inséparables. Une amitié qui semble contre-nature, car les tritons servent uniquement à leur reproduction des sirènes et passent leurs existences dans une grotte.

Pendant des générations, les clans vikings ont affronté des tribus de sirènes dans des batailles menées sur terre et sur mer, des batailles qui opposent la force brute à la sorcellerie et la ruse contre le charme. Leur guerre a déchiré le monde même pour lequel ils se battent tout en remplissant des cimetières qui s'étendent plus loin que l'œil ne peut voir. « Sirènes et Vikings » présentera des récits indépendants, chacun signé par un duo d’auteurs différent. Si ce troisième tome débute à nouveau par un incident violent, les vikings sont finalement assez absents et une histoire sentimentale pourrait ramener rapidement la zizanie au sein des mers du Nord. Cela sera l'occasion de découvrir le monde des sirènes, lui même divisée en castes et en ethnies, tout comme l'homme à la surface. Le dessin s'avère très réussi, cette fois signé Livia Pastore, une auteure italienne qui signe ici sa première BD complète et livre un travail impeccable. Le découpage s'avère soigné, soutenu par une mise en page varié et une belle palette de couleurs arrangées par Bruno Pradelle (beaucoup de nuances de bleu). A noter que la couverture de l'album a été réalisé par Josep Homs (Shi) et présente un trait différent de celui de la BD, l'auteur espagnol proposant un style plus réaliste.